FIDH : la corruption empêche l’accès aux droits fondamentaux

Communiqué conjoint dans le cadre du 8e Sommet des Amériques, Lima, Pérou

Lima, 10 avril 2018. Les 25 organisations de défense des droits humains membres de la FIDH et présentes au Sommet des Amériques entre le 9 et le 14 avril appellent les États du continent à s’atteler de toute urgence et efficacement à la problématique de la corruption en termes de droits humains. Le document intitulé La corruption porte atteinte à la démocratie et à l’accès aux droits fondamentaux publié aujourd’hui présente les grandes orientations proposées par ces organisations afin de garantir une gouvernance démocratique dans les pays du continent américain.

Aujourd’hui, un certain nombre des crises politiques et de légitimité ainsi que les récents scandales ayant touché les gouvernements de la région sont le fruit de graves actes de corruption. Dans plusieurs pays, comme par exemple le Mexique, le Guatemala, le Honduras, la République dominicaine, la Colombie, le Pérou, le Chili ou encore la Bolivie, la corruption est installée, enracinée et indissociable de la manière de faire de la politique. C’est pourquoi il est indispensable de changer radicalement nos pratiques et la manière d’aborder la problématique. Selon les organisations, envisager le problème depuis la perspective des droits humains permettrait de prendre la bonne direction.

« Nous savons que la corruption est un fléau qui sape les fondements de la démocratie et qui empêche des millions d’habitants de la région d’accéder à leurs droits : la construction d’une école, l’accès à une justice efficace, ou encore la mise en place de politiques publiques à grande échelle. Par conséquent, il est primordial que les gouvernements prennent des mesures dissuasives et encouragent les actes de citoyenneté active visant à limiter la corruption. »

a précisé Jomary Ortegón, représentante de la FIDH à l’OEA et avocate du CAJAR (Collectif d’avocats José Alvear Restrepo) en Colombie.

La Convention des Nations unies contre la corruption reconnaît dans son préambule que la corruption sape « les institutions et les valeurs démocratiques, l’éthique et la justice » et compromet « le développement durable et l’état de droit », valeurs étroitement liées au plein exercice des droits humains et à l’état de droit.

Le document présente quatre grandes orientations fondamentales : la lutte contre la corruption pour renforcer la gouvernance démocratique dans les pays du continent américain, la garantie d’une participation et d’une véritable protection de la société civile dans les stratégies anticorruption, le renforcement de l’état de droit démocratique et du système judiciaire, et le renforcement et le développement des mécanismes transrégionaux de lutte contre l’impunité.

Les associations, qui travaillent sur ce sujet depuis leur réunion stratégique à Lima, seront représentées par une délégation composée de la FIDH et de ses organisations membres : le CALDH (Guatemala), le CIPRODEH (Honduras), la CNDH (République dominicaine), le CAJAR (Colombie), le CAJ (Argentine) ainsi que l’APRODEH et l’EQUIDAD (Pérou).

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