La FIDH et ses ligues membres appellent la Commission africaine à prendre ses responsabilités

La FIDH et une dizaine de ses ligues membres seront présentes à l’occasion de la 34ème session ordinaire de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples, qui se tiendra à Banjul du 6 au 20 novembre 2003.

La FIDH et ses ligues membres attendent de cette session des avancées essentielles telles que : l’adoption d’un mécanisme régional pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme ; la mobilisation des Etats africains en faveur de la lutte contre l’impunité, à travers notamment l’entrée en vigueur de la Cour africaine des droits de l’Homme et le processus de ratification de la Cour pénale internationale par les Etats ; l’intégration des droits de l’Homme au cœur des mécanismes du NEPAD ; le respect des processus d’élections démocratiques.

De plus, la Commission va devoir examiner la situation de droits de l’Homme au Niger, au Sénégal et en République démocratique du Congo. Cet examen revêt un enjeu tout particulier compte tenu des violations des droits de l’Homme qui persistent dans ces Etats. A cet égard, la FIDH et ses ligues membres dans ces pays présenteront à la Commission des rapports alternatifs aux rapports périodiques des Etats.

Cette session s’inscrit dans un contexte sombre qualifié d’« automne des droits de l’Homme »(1) par le président de la FIDH, Sidiki Kaba. Cette réalité ne doit pas être occultée par la Commission. En effet, depuis la dernière session de la Commission africaine, la FIDH a dénoncé de nombreuses violations des droits de l’Homme telles que : le refus de l’alternance politique et du pluralisme, les élections tronquées au Togo, le coup d’Etat en Guinée Bissau, et à Sao Tome et Principe, les arrestations et détentions arbitraires en Mauritanie, la pratique de la torture au Cameroun, les condamnations à mort au Nigeria, l’expulsion massive d’immigrés à Djibouti, les restrictions des libertés fondamentales au Sénégal et au Tchad, le harcèlement des défenseurs des droits de l’Homme au Zimbabwe, en Algérie et en Tunisie, les droits économiques et sociaux bafoués, les conflits armés et/ou violations du droit international humanitaire au Libéria, en République Démocratique du Congo (RDC), au Burundi, etc.

De nombreux défis sont posés à la Commission africaine qui va devoir prouver ses réelles volonté et capacité à les relever, en prenant, notamment, une position ferme sur ces situations. La FIDH souhaite notamment qu’elle prenne en compte les éléments inclus dans les deux rapports publiés à cette occasion par la FIDH, sur les violations des droits de l’Homme commises au Cameroun(2) et en République Démocratique du Congo(3).

1 Papier de position de la FIDH pour la 34ème session de la Commission africaine des droits de l’Homme : « Sombre situation des droits de l’Homme en Afrique : Entre responsabilité des Etats et réaction de l’Union africaine »

2 « La torture au Cameroun : une réalité « banale », une impunité quotidienne », octobre 2003

3 « Persistance de la haine ethnique et des violations massives et systématiques des droits de l’Homme à Bunia », octobre 2003

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