Fédération internationale
pour les droits humains

Il aura suffit de quelques graffitis badigeonnés sur le mur d’une école et l’arrestation de leurs auteurs en pleine salle de classe pour déclencher la révolte qui couvait. Après plus d’un mois de manifestations pacifiques contre les lois d’urgence et l’arbitraire qui, à Deraa, Banias, Baïda et Homs ont été réprimées avec une extrême violence, les forces de sécurité faisant usage d’armes à feu y compris contre ceux qui voulaient porter secours aux blessés, le gouvernement syrien a finalement adopté mardi 19 avril, un projet de loi abrogeant l’état d’urgence en vigueur depuis près de cinquante ans. C’était une des principales revendications des manifestants. La Cour de sureté de l’Etat chargée de juger les prisonniers politiques a été abolie et les manifestations devaient à nouveau être autorisées.

Mais quelques heures à peine après les annonces gouvernementales, les arrestations arbitraires se multipliaient et une violence extrême contre la population apparaissait comme la seule réponse aux revendications pour une ouverture politique et le multipartisme. Avec de nouvelles lois « anti terroristes » le nouvel arsenal du pouvoir est aussi restrictif que le précédent.

Invoquant un complot de l’étranger et des menaces pour la stabilité du pays, le pouvoir souffle le chaud et le froid en ignorant l’appel de dizaines de milliers de manifestants, qui au péril de leurs vies, aspirent à la dignité, à des réformes et à une ouverture sur le monde.