Les offensives contre le droit à l’avortement doivent cesser

20/04/2015
Communiqué
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Nos organisations déplorent le vote par le parlement espagnol, mardi 14 avril, d’un texte limitant le droit des femmes à l’avortement. Il s’agit de la seconde offensive de ce type menée sous le gouvernement de Mariano Rajoy. La croisade du Parti populaire contre les droits reproductifs doit cesser.

Mardi 14 avril, les députés espagnols ont adopté un amendement à la loi sur l’avortement. Ce texte oblige les mineures de plus de 16 ans à obtenir l’autorisation de leurs parents pour pratiquer une IVG. En cas de conflit, un juge tranchera. Jusqu’à présent, les jeunes filles entre 16 et 18 ans qui souhaitaient avorter devaient simplement informer leurs parents, à moins qu’un tel aveu ne puisse les mettre en danger. Le Parti populaire (le parti majoritaire en Espagne), qui avait déjà essayé de faire adopter une loi interdisant l’avortement sauf dans quelques exceptions, est revenu à la charge avant les élections locales et législatives avec une réforme plus modeste, mais également dangereuse. « Il s’agit d’une loi électoraliste pour contenter les plus conservateurs sans faire trop de vague. Une fois de plus, le jeu politique se fait sur le dos des femmes », a dénoncé Khadija Cherif, Coordinatrice du Groupe d’action pour les droits des femmes de la FIDH.

Les restrictions au droit à l’avortement ont des conséquences dramatiques sur les droits à la vie, à la santé, à l’éducation et à la participation à la vie publique des femmes et des filles. « Cette loi s’en prend aux plus vulnérables, celles qui sont en âge d’avoir une activité sexuelle mais qui en raison de leur jeune âge n’ont pas toujours accès à une contraception, à l’information relative au planning familial. Ce texte vise celles dont l’avenir sera le plus compromis par une grossesse menée à terme », a déclaré Karim Lahidji, président de la FIDH. « Les jeunes filles sont aussi plus facilement victimes d’abus sexuels et notamment d’inceste. Leurs recours à l’IVG devrait être facilité et non l’inverse », a ajouté Karim Lahidji.

En 2013, le Ministre de la justice espagnol avait présenté un projet de loi interdisant l’avortement sauf en cas de viol (à condition que la victime ait déposé plainte) ou de grave danger pour la vie ou la santé physique ou psychique de la mère. En septembre 2014, suite à une forte mobilisation contre ce texte, le gouvernement avait reculé en abandonnant son projet.

Organisations signataires :
FIDH - Fédération internationale des ligues des droits de l’homme
APDHE - Asociación Pro Derechos Humanos de España

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