Résolution sur la défense des droits de l’Homme et du citoyen portant sur la xénophobie et la discrimination, adoptée par le 37ème Congrès de la FIDH à Erevan

11/04/2010
Communiqué
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Résolution sur la défense des droits de l’Homme et du citoyen portant sur la xénophobie et la discrimination

Presentée par la Ligue Française des droits de l’Homme

Réunie en Congrès, à Erevan, du 9 au 11 avril 2010, la FIDH tient à exprimer sa vive préoccupation face à la banalisation, en Europe, de discours politiques et d’attitudes de plus en plus xénophobes et discriminatoires.

Le durcissement constant des législations sur l’entrée et le séjour des étrangers, l’introduction dans les programmes politiques, non de mesures concernant les politiques migratoires, mais de mesures portant directement atteinte aux droits fondamentaux des ressortissants non-européens, entraînent des manifestations de violence et des situations de ségrégation, toutes deux insupportables.

Ce rejet s’étend à ceux et celles qui sont présentés comme Étrangers alors qu’ils possèdent une des nationalités européennes, leur appartenance religieuse à l’Islam étant devenue la source de pratiques discriminatoires, voire de législations de même nature, adoptées comme en Suisse ou en projet comme en France et en Belgique.

Alors que l’Islam est un fait religieux enraciné dans les sociétés européennes, on ne saurait faire des musulmans des citoyens à part, faisant l’objet de discriminations dissimulées sous divers prétextes ou avouées.

Le 37ème congrès de la FIDH entend rappeler que le principe de liberté de conscience implique la liberté de croire, de ne pas croire ou de changer de croyances et de manifester publiquement ses convictions, avec pour seules limites, celles qui sont indispensables au bon fonctionnement d’une société démocratique.

C’est la responsabilité des autorités publiques de penser une gestion démocratique de la diversification croissante des sociétés européennes en garantissant une égalité de traitement entre les confessions historiquement établies et les nouveaux cultes.

L’Islam d’Europe doit, quant à lui, apprendre à vivre au sein d’un pluralisme culturel et religieux largement marqué par la sécularisation croissante des sociétés ainsi qu’à vivre son propre pluralisme et sa confrontation, par le fait même de la vie en diaspora, à des interrogations théologiques renouvelées.

C’est aussi la responsabilité des autorités publiques comme des sociétés civiles de relever le défi éminemment politique de la lutte contre toutes les formes de discrimination et d’agir en faveur de la promotion sociale, économique et culturelle de populations aujourd’hui largement exclues.

On ne saurait donc faire de dizaines de millions de personnes parce que musulmanes, un instrument politique, devenu le marqueur récurrent des échéances électorales.

L’attachement au corpus international des droits de l’Homme en ce qu’il garantit les principes de liberté, d’égalité, notamment entre les sexes, et de respect de la dignité de chacun demeure la seule voie pour lutter contre l’inégalité et les discriminations.

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