L’intervention de Valentin Stefanovich au Conseil des droits de l’homme de l’ONU

04/06/2013
Communiqué

Le Rapporteur spécial de l’ONU sur le Bélarus, Miklos Haraszti, a présenté son rapport sur la situation des droits de l’Homme dans le pays aujourd’hui, 4 juin, lors de la 23ème session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève.

Suite aux échanges des représentants des pays-membres de l’ONU, des organisations internationales des droits de l’homme ainsi que le directeur adjoint du Centre de défense des droits de l’homme Viasna (Bélarus), Valentin Stefanovitch, ont également participé aux travaux de cette session.

De la part du centre « Viasna », organisation-membre de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) dans le pays, et de la part de la FIDH, Valentin
Stefanovitch a tenu des propos suivants :

Je m’appelle Valentin Stefanovitch. Je suis le directeur adjoint du Centre de défense des droits de l’homme Viasna, que je dirige depuis l’arrestation de notre directeur, qui a été condamné à quatre ans et demi d’emprisonnement en colonie à régime sévère.

Le Centre de défense des droits de l’homme Viasna et la Fédération internationale des Ligues des droits de l’homme saluent le rapport du Rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’homme au Bélarus.

La situation des droits de l’homme demeure mauvaise : la mise en œuvre des droits civils et politiques est limitée et des prisonniers politiques se trouvent toujours derrière les barreaux, parmi lesquels l’ex-candidat à l’élection présidentielle de 2010 Statkevitch, le directeur du Centre de défense des droits de l’homme Viasna et vice-président de la Fédération internationale des droits de l’homme Bialiatski et le leader du Front Jeune Dachkevitch.

Les condamnations à mort continuent d’être prononcées et exécutées. Les activités des ONG non enregistrées et l’obtention d’une aide financière en provenance de l’étranger sont criminalisées, en dépit de la résolution adoptée en mars par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU.

Le Bélarus ignore les décisions du Conseil des droits de l’homme, du Groupe de travail sur la détention arbitraire et d’autres instances. Le ministère bélarusse des Affaires étrangères a officiellement déclaré que les décisions du CDH sur les requêtes déposées à titre individuel ne sont pas astreignantes. À ce jour, aucune décision du CDH sur une requête individuelle n’a été exécutée.

À la suite de la décision prise par le Groupe de travail sur la détention arbitraire au sujet de l’affaire Ales Bialiatski, emprisonné depuis août 2011, la délégation bélarusse a officiellement annoncé en mars la fin de sa collaboration avec cette instance de l’ONU.

Même les condamnations à mort continuent d’être exécutées, en dépit du fait que le CDH a enregistré des requêtes individuelles concernant ces affaires et a enclenché des procédures d’urgence à cet égard, ce dont les autorités bélarusses ont été dûment informées.

Nous appelons les autorités bélarusses à inviter dans le pays les Rapporteurs spéciaux de l’ONU, en particulier les Rapporteurs sur la torture, sur les défenseurs des droits de l’homme, sur l’indépendance des juges et des avocats, sur la liberté d’association, ainsi que les représentants du Groupe de travail sur la détention arbitraire. Nous les appelons également à autoriser le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme au Bélarus à se rendre dans le pays, comme il en a fait la demande à de multiples reprises, afin qu’il puisse recevoir des informations sur la situation du Bélarus aussi bien de la part d’ONG indépendantes que de la part des institutions de l’État.

Nous rappelons que toutes les Procédures spéciales sont des organes subsidiaires de l’ONU et que leurs décisions sont des décisions de l’ONU. Le Bélarus, en tant que pays membre de l’ONU, a l’obligation de collaborer avec tous les organes et mécanismes de l’ONU (comme stipulé dans l’article 56 de la Charte de l’ONU) et est lié par les accords qu’il a ratifiés.

Vous pouvez trouver d’avantage d’informations sur la situation des défenseurs des droits de l’homme et sur la société civile au Belarus en consultant le site : http://freeales.fidh.net/fr

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