Des policiers égyptiens surveillent une manifestation le 19 novembre 2014 au Caire

Des policiers égyptiens surveillent une manifestation le 19 novembre 2014 au Caire

afp.com/Mohamed el-Shahed

Depuis que l'armée a destitué le président Morsi, les organisations de défense des droits de l'Homme dénoncent régulièrement les violations commises dans ce domaine par les autorités.

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Policiers et soldats ont ainsi tué plus de 1.400 manifestants islamistes, emprisonné au moins 15.000 personnes, tandis que des centaines ont été condamnées à mort dans des procès de masse expéditifs, qualifiés par l'ONU de "sans précédant dans l'histoire récente" du monde.

Dans un rapport, la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) dénonce "l'implication directe des forces de police, des agents des services de renseignement, de la sécurité nationale ainsi que de militaires" dans des violences sexuelles.

"Les cas rapportés font état de viols, de viols avec objets, de tests de virginité vaginale et anale, d'électrocution des parties génitales (...) d'actes de chantage à caractère sexuel", selon un communiqué.

"Les similarités dans les méthodes utilisées et l'impunité générale dont jouissent les auteurs des violences sexuelles prouvent que nous avons affaire à une stratégie politique cynique visant à bâillonner la société civile et à réduire l'opposition au silence", a dénoncé le président de la FIDH, Karim Lahidji.

"L'implication des forces de sécurité dans des agressions sexuelles récurrentes au cours des fouilles, des contrôles de sécurité et des interrogatoires jusqu'au sein des institutions judiciaires et policières, dissuadent plus encore les victimes de porter plainte et alimentent un climat d'impunité générale qui contribue à banaliser ces pratiques", souligne le communiqué.

L'ex-chef de l'armée Abdel Fattah al-Sissi, architecte de la destitution de M. Morsi, élu président en 2014 après avoir éliminé toute opposition, islamiste mais aussi laïque, est accusé par les défenseurs des droits de l'Homme d'avoir instauré un régime encore plus répressif que celui de Hosni Moubarak, le raïs renversé en 2011 par un soulèvement populaire.

"Outre les opposants (...), les victimes sont aussi des représentants des ONG locales, des femmes, des mineurs, des étudiants ainsi que toute les personnes dont le comportement est perçu comme +déviant+ par les forces de l'ordre", selon l'ONG.

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