Le Cambodge et la communauté des défenseurs des droits humains perdent un grand activiste – Hommage à Chan Soveth

La FIDH est profondément attristée par le décès, le jour même de la Journée internationale des droits de l’Homme 2014, de Chan Soveth, un ami et l’un des défenseurs des droits humains les plus respectés au Cambodge. Enquêteur en chef à l’Association pour les droits de l’Homme et le développement au Cambodge (ADHOC, une organisation membre de la FIDH), Soveth était un grand homme, un activiste unanimement respecté, et une source d’inspiration pour de nombreux Cambodgiens, pour qui il était un exemple de courage et de justice.

« Chan Soveth était une voix pour les sans-voix. Pendant des décennies, il a travaillé sans relâche au service des victimes de violations des droits humains, en particulier les plus pauvres et ceux vivant dans les régions les plus reculées, que l’ADHOC a réussi à couvrir », a déclaré Karim Lahidji, Président de la FIDH. « La disparition de Soveth est une immense perte pour sa famille, ses collègues et la communauté des droits humains au Cambodge, mais son héritage de courage et d’engagement est indélébile », a-t-il ajouté.

Chan Soveth, Crédit : CLEC

À de multiples occasions, le travail de Soveth et son engagement personnel en faveur des droits humains lui avaient valu de faire l’objet de menaces, d’intimidation et de représailles sous la forme de harcèlement judiciaire. En 2012, il avait été forcé de passer plusieurs mois à l’étranger. À son retour, en dépit d’une nouvelle citation à comparaître devant la justice inéquitable de son pays, donc en dépit des risques d’être arbitrairement détenu, il avait décidé de rester parmi les siens.

La foule massée en son honneur devant le Tribunal municipal de Phnom Penh le 24 décembre 2012, alors qu’il en ressortait en homme libre, est une allégorie de la force d’une cause juste face à la force brute et à l’arbitraire.

Soveth s’est battu sans relâche contre les violations des droits humains – de l’accaparement des terres et des violations des droits individuels et collectifs à l’alimentation, à l’eau et au logement aux exécutions extrajudiciaires, à la détention arbitraire, à la torture et aux atteintes à la liberté d’expression et de réunion. Son but ultime était d’être témoin de l’émergence d’un Cambodge meilleur, où les droits humains, l’État de droit et la démocratie prévaudront, où chacun sera à l’abri de la peur et du besoin, et où nul ne jouira d’une quelconque impunité.

Il était non seulement un enquêteur, un formateur et un activiste exceptionnel, mais aussi une source d’inspiration pour beaucoup. Il était toujours motivé pour parfaire ses compétences déjà impressionnantes, et toujours prêt à célébrer les succès que la vie personnelle et professionnelle avaient à offrir.

La FIDH et ses 178 organisations membres sont profondément peinées par la disparition de Chan Soveth et présentent leurs sincères condoléances à sa famille, à sa femme, à leurs enfants et à tous ceux avec qui il a travaillé ou pour qui il était une source d’inspiration. Nous pensons tout particulièrement à Thun Saray, Président de l’ADHOC, et à ses amis et collègues, et leur exprimons notre profonde solidarité.

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