Haïti - République Dominicaine : Le rétablissement des relations diplomatiques ne doit pas faire oublier les violations constantes des droits humains

25/03/2015
Communiqué
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Paris, Santo Domingo, Port-au-Prince, 25 mars 2015 – La FIDH et ses ligues membres en Haïti, la RNDHH, la CEDH, et en République Dominicaine la CNDH, saluent la réouverture du dialogue et le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux gouvernements après les attaques perpétrées contre le consulat de République Dominicaine à Port au Prince et autres localités de ce pays en février de cette année.

Elles saluent également le compromis auquel les deux gouvernements sont parvenus pour le renforcement de leur relation bilatérale ainsi que la garantie de la sécurité des consulats et sièges diplomatiques dominicaines en Haïti.

« Le dialogue est et restera la meilleure façon d’affronter et de résoudre les différences, exprimer les points de vues et arriver à des accords qui préservent la paix et l’harmonie entre les États. » ont déclaré les représentants des organisations signataires.

Cependant, les organisations signataires ont manifesté leur préoccupation face au contexte d’intolérance dans lequel évolue les relations entre ces deux nations sœurs et qui a engendré la rupture des relations diplomatiques, suivie d’épisodes graves d’intolérance raciale envers les nationaux haïtiens en République Dominicaine. Les organismes défenseurs des droits humains prient instamment les autorités compétentes à mener des investigations exhaustives sur l’assassinat d’un jeune haïtien à Santiago dont le corps a été retrouvé pendu à un arbre sur la place centrale de la ville.

Le racisme installé et la ségrégation constatée au cours de ces dernières années entre les deux pays se sont vu renforcer par la décision 168 du Tribunal Constitutionnel Dominicain déclarant apatrides les dominicains d’ascendance haïtienne ainsi que par la loi 169/4. De même, ce tribunal a considéré comme inconstitutionnel l’instrument d’acceptation de la compétence de la Cour inter-américaine des droits humains (en espagnol).

« Le droit à la nationalité est un principe démocratique universel qui doit être respecté et garantit. De manière évidente ce droit continue à être violé par l’État dominicain » ont déclaré les représentants de nos organisations.

Nos organisations appellent les autorités des deux pays à adopter les mesures nécessaires pour garantir les principes démocratiques et d’entente cordiale qui caractérisent ces pays. Nos organisations appellent également la communauté internationale à mettre en lumière cette situation et à s’assurer du respect des instruments de droits humains par ces deux pays.

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