L’année 2003 : un triste bilan pour la liberté d’expression

19/01/2004
Communiqué

La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) exprime son indignation à la lecture de la liste partielle des prisonniers détenus pour motifs politiques à Cuba. Cette liste a été élaborée par la Commission cubaine des droits de l’Homme et de Réconciliation Nationale, ligue membre de la FIDH.

L’année 2003 a été marquée par une forte augmentation du nombre de prisonniers politiques. Ce chiffre, selon la Commission cubaine de droits de l’Homme et de Réconciliation Nationale s’élève fin 2003 à 311. Alors que la Commission cubaine recensait 210 prisonniers à la fin de l’année 2001 et 230 le 1er juillet 2002. La FIDH considère inacceptable que ces personnes demeurent en détention pour le seul fait d’avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression, d’opinion, de réunion et d’association, garantis par les articles 19 et 20 de la Déclaration Universelle des droits de l’Homme.

La FIDH souligne que parmi ces personnes figurent 79 dissidents, journalistes et défenseurs des droits de l’Homme, dont l’arrestation est intervenue entre le 18 et le 26 mars 20031. La FIDH rappelle que ces condamnations ont été prononcées à la suite de procès qui se sont déroulés en violation du droit à un procès juste et équitable et des règles élémentaires du droit international en matière de justice.

La FIDH est extrêmement préoccupée par l’état de santé précaire d’une vingtaine de prisonniers politiques qui devraient bénéficier d’un traitement médical approprié, conformément à l’article 31.2 du code pénal cubain. Ce traitement ne leur est pas fourni en dépit des réclamations réitérées émanant tant des prisonniers politiques, de leurs familles que des organisations internationales de défense des droits de l’Homme. Par ailleurs, de nombreux prisonniers sont incarcérés dans des conditions violant les Principes pour la protection de toutes les personnes soumises à une forme quelconque de détention et d’emprisonnement adoptés par les Nations Unies, adoptés en 1988, et pourtant acceptés par la République de Cuba. Certains prisonniers d’opinion affirment même avoir été victimes de violences physiques de la part des militaires ou de détenus de droit commun incarcérés : c’est le cas pour Néstor Rodriguez, et Iván Hernandez.

La FIDH demande instamment au gouvernement cubain de libérer immédiatement et de façon inconditionnelle tous les prisonniers politiques détenus arbitrairement, et notamment les 79 prisonniers détenus depuis mars 2003. Le gouvernement doit ainsi se conformer à la décision du Groupe de Travail sur la détention arbitraire, qui, saisi d’une plainte de la FIDH sur la situation des 79 détenus, a formulé, le 9 mai 2003, un avis considérant que leur détention est arbitraire, et a appelé à leur libération immédiate .

La FIDH demande plus généralement que Cuba respecte les instruments internationaux de défense des droits de l’Homme et notamment les articles 19 et 20 de la Déclaration Universelle des droits de l’Homme.

Enfin, la FIDH demande au gouvernement cubain d’autoriser les organisations internationales de défense des droits de l’Homme, ainsi que les organismes des Nations Unies et du système Interaméricain compétents en matière de droits de l’Homme, à se rendre à Cuba.


Liste partielle de prisonniers en version pdf ci-jointe


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