La FIDH, le MIDH et la LIDHO soutiennent le processus de justice et les victimes de la crise post-électorale

Retour d’une mission judiciaire en Côte d’ivoire

Au terme d’une mission judiciaire, qui s’est déroulée du 15 au 25 avril 2012, la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et ses deux organisations membres en Côte d’Ivoire, la Ligue ivoirienne des droits de l’Homme (LIDHO) et le Mouvement ivoirien des droits humains (MIDH) se sont constituées parties civiles devant les tribunaux ivoiriens aux côtés de 75 victimes de violations graves des droits humains commises dans le cadre de la crise post-électorale de 2010-2011, afin de contribuer au processus de vérité, de justice et de réconciliation en Côte d’Ivoire.

Cette action judiciaire a pour objectif d’accompagner des victimes des graves violations des droits de l’Homme perpétrées par toutes les parties en conflit au cours de la crise post-électorale de 2010-2011 dans le cadre des instructions judiciaires ouvertes par les autorités nationales en Côte d’ivoire.

« Nos organisations souhaitent contribuer à l’effort de justice en Côte d’Ivoire et placer les victimes au cœur de ce processus » a déclaré Me Patrick Baudouin, coordinateur du Groupe d’action judiciaire de la FIDH et président d’honneur de la FIDH.

Les personnes accompagnées par nos organisations auprès de la justice ivoirienne ont souffert de graves violations des droits de l’Homme (exécution sommaire, meurtre, viol et autre crimes sexuels, actes de tortures, destructions d’habitation, pillages, etc.) perpétrées par toutes les parties au conflit et dans les principales zones d’affrontement au cours de la crise.

Si la Cour pénale internationale (CPI) a compétence pour juger les crimes internationaux commis en Côte d’Ivoire depuis 2002 et a engagé des poursuites contre l’ancien président Laurent Gbagbo aujourd’hui détenu à la Haye, elle ne pourra pas juger tous les crimes commis ni tous les auteurs des crimes. Compte tenu du caractère complémentaire de l’action de la CPI par rapport aux juridictions nationales, nos organisations ont choisis de s’impliquer aussi au niveau de la justice nationale afin de contribuer à la poursuite des autres auteurs des violations graves des droits humains au niveau de la justice nationale.

«  Les tribunaux ivoiriens doivent être au cœur de ce processus de justice et il est important que nos organisations y contribuent également, en accompagnant les victimes devant la justice ivoirienne » a déclaré Me Yacouba Doumbia, président du MIDH.

« Il est fondamental de libérer la parole et d’établir la vérité sur ce que s’est passé au cours de la crise post-électorale » a déclaré Réne Légré Hokou, président de la LIDHO, « c’est une étape obligée pour la justice et la réconciliation en Côte d’Ivoire » a-t-il ajouté.

Le 24 avril 2012, la FIDH, la LIDHO et le MIDH ont rencontré le Premier ministre ivoirien, M. Jeannot Ahoussou Kouadio qui leur a réaffirmé l’importance que les autorités nationales accordent au processus de justice en cours et à la lutte contre l’impunité.

« Le défi de justice est immense, mais absolument nécessaire pour le présent et l’avenir de la Côte d’Ivoire » a déclaré Me Sidiki Kaba, président d’Honneur de la FIDH. « Tous les auteurs de graves violations des droits de l’Homme doivent répondre de leurs actes devant la justice, sous peine de voir l’impunité constituer le ferment des crises de demain » a-t-il ajouté.

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