Kirghizstan : Etat Faible, Instabilité politique : la société civile dans la tourmente.

04/10/2010
Rapport
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La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et ses organisations membres « Kylym Shamy » et « Citizens Against corruption » publient aujourd’hui un rapport intitulé « Kirghizstan : Etat Faible, Instabilité politique : la société civile dans la tourmente. » ; ce rapport fait suite à une mission internationale d’enquête menée au Kirghizstan.

Alors que le 15 septembre 2010, le défenseur ouzbek des droits de l’Homme Azimjan Askarov, directeur de l’organisation de défense des droits de l’Homme « vozdukh » (Air), de la ville de Bzar Korgon, dans la région de Djalal-Abad au sud du pays, a été condamné à une peine de prison à perpétuité, la société civile kirghize est plus que jamais dans la tourmente.
La mission a constaté qu’en juin 2010 déjà, la pression exercée sur les défenseurs des droits de l’Homme et les journalistes indépendants prenait des proportions systématiques. Les auteurs de ces pressions viennent de milieux divers, privés ou publics, et restent impunis, l’Etat étant faible et peu soucieux du respect des droits de l’Homme.

Organisée à l’occasion du référendum constitutionnel du 27 juin, la mission a permis de recueillir des témoignages sur ce premier scrutin organisé après le renversement du Président Kurmanbek Bakiev en avril et les affrontements meurtriers de juin 2010. Afin d’examiner les conséquences de ces événements sur la situation des droits de l’Homme et de leurs défenseurs, la mission s’est rendue à Bichkek, capitale du pays, et à Och, dans le sud.

Les auteurs du rapport montrent comment les violations des droits de l’Homme commises au Kirghizstan sont le fruit d’une lente dégradation de la situation politique et sociale dans le pays. Ils répertorient et analysent les violations des droits de l’Homme survenues lors des événements d’avril et de juin 2010, et la manière dont leurs responsables sont traduits – ou pas- en justice : « La défaillance de l’Etat kirghize à protéger ses citoyens contre les violations des droits de l’Homme engage directement la responsabilité des autorités. L’incapacité, voire le manque de volonté de traduire en justice les responsables des violations, hypothèque gravement l’avenir du pays. », ont-ils déclaré.

La FIDH, « Kylym Shamy » et « Citizens against corruption » concluent en appelant les autorités kirghizes à mener une enquête indépendante sur les violations des droits de l’Homme depuis avril 2010 et à prendre des mesures efficaces pour lutter contre l’impunité, garantir le respect des droits de l’Homme, et à demander pour cela le soutien de la communauté internationale.

Le Kirghizstan connait une crise politique profonde, l’instabilité et la tension persistent à la veille des élections législatives du 10 octobre 2010.

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