22 Janvier 2016
Monsieur le Secrétaire d’Etat,
La FIDH et le MLDH vous prient de soulever, à l’occasion de votre prochaine visite officielle à Vientiane, le 25 Janvier, les problèmes importants en matière des droits de l’Homme que le gouvernement Lao ignore depuis trop longtemps.
Le Laos est dirigé par l’un des régimes les plus répressifs d’Asie du Sud-Est. Les autorités du Parti Unique continuent à enfreindre gravement les droits à l’accès à l’information, les libertés d’association et de manifestations pacifiques à l’intérieur du pays. Les autorités ne cessent de réprimer les minorités religieuses et ont arrêté de nombreux membres de différents groupes Chrétiens en 2015.
L’impunité règne toujours sur les disparitions forcées. Les autorités refusent systématiquement de divulguer toute information sur les victimes de disparitions forcées dans le pays. A ce jour, nous sommes sans nouvelles d’au moins 13 individus, parmi lesquels le leader de la société civile Sombath Somphone, qui a été enlevé à un poste de contrôle de police à Vientiane, le soir du 15 décembre 2012. Le gouvernement a échoué à mener une enquête sérieuse, approfondie et transparente sur sa disparition forcée. Nous vous appelons à demander expressément aux autorités Lao d’accélérer leurs investigations et d’accepter l’aide internationale afin de déterminer le sort de Sombath Somphone.
Les dissidents sont toujours incarcérés dans le pays, parmi lesquels les anciens leaders étudiants Thongpaseuth Keuakoun et Sengaloun Phengphanh, qui se trouvent dans la prison de Samkhe à Vientiane. Ils ont été arrêtés à Vientiane en Octobre 1999 pour avoir planifié des manifestations pacifiques appelant à la démocratie, la justice sociale et le respect des Droits de l’Homme. Est également emprisonné, l’activiste pro-démocrate Bounthanh Khammavong, citoyen polonais d’origine laotienne, condamné en Septembre 2015 à quatre ans et neuf mois de prison pour avoir critiqué le gouvernement Lao sur Facebook. Les Etats-Unis n’ont cessé d’appeler à la libération des dissidents dans les autres pays d’Asie du Sud-Est. Nous vous demandons d’exiger du gouvernement Lao la libération immédiate et sans condition de tous les prisonniers politiques.
Enfin, la société civile Lao ne dispose d’aucun espace pour mener des activités autour des Droits de l’Homme. L’effet dissuasif résultant de la disparition forcée de Sombath Somphone a été amplifié par une nouvelle vague de répression. En 2015, les autorités ont commencé à prendre pour cible tous les individus qui ont utilisé internet pour critiquer le gouvernement ou exposer des cas de corruption.
Nous espérons que pendant votre visite vous adresserez un message fort aux leaders Lao selon lequel des relations bilatérales saines et mutuellement profitables sont subordonnées au respect des Droits de l’Homme et des libertés fondamentales par Vientiane.
Nous vous remercions de l’attention que vous porterez à ce dossier très important.
Cordialement,
Karim Lahidji
Président FIDH
Vanida Thephsouvanh
Présidente MLDH