1.Nos organisations notent avec satisfaction la disposition du gouvernement burundais à rediscuter certaines questions notamment la criminalisation de l’homosexualité considérant que « le texte du code pénal criminalisant l’homosexualité est encore à l’état de projet de loi »1, et l’adoption d’une loi sur les successions, les régimes matrimoniaux et les libéralités ainsi que la mise en place d’une Commission indépendante des droits de l’Homme « conforme aux principes de Paris »2.
2.La mise en place d’une Commission indépendante a en effet été demandée par le Conseil des droits de l’Homme dans sa dernière résolution sur le Burundi. Dans cette perspective, la coalition estime que la mise en place d’une telle institution ne sera recevable qu’à la seule condition de sa pleine indépendance, de son entier respect des Principes de Paris et de la mise en place d’un mécanisme de saisine directe par la société civile. La réalisation de ces conditions est d’autant plus importante que cette institution sera l’unique mécanisme d’évaluation de la situation des droits de l’Homme, et notamment du degré de mise en œuvre des engagements pris par le gouvernement lors de l’EPU.
3.La coalition des ONG qui publient ce communiqué regrette de surcroit que les réponses fournies par le Gouvernement burundais n’aient pas permis de préciser de façon concrète quelles mesures seront adoptées à court et moyen terme pour remédier aux différentes violations évoquées, notamment en matière de liberté d’expression et de réunion, de viols et violences contre les femmes et les enfants, d’indépendance de la justice, de lutte contre l’impunité et de justice transitionnelle.
4.La coalition des ONG appelle fortement le Gouvernement burundais à accepter l’ensemble des recommandations formulées lors de l’adoption du rapport par le groupe de travail ce jeudi 4 décembre 2008 et à prendre des mesures et engagements concrets pour en assurer le suivi et la mise en œuvre. Elle appelle en outre le Gouvernement à libérer dans les plus brefs délais les Défenseurs des droits de l’Homme et opposants arrêtés arbitrairement ces derniers mois.
Pour la Coalition des ONGs
David NAHIMANA
– Président de la Ligue ITEKA