Les cinq années de travail de la FIDH, aux côtés des victimes, auprès de la Cour pénale internationale viennent d’être couronnées de succès : le 3 juillet 2008, Jean Pierre-Bemba est transféré quartier pénitentiaire de la Cour pénale internationale (CPI) à la Haye. Ce transfert intervient à peine plus de deux semaines après son arrestation à Bruxelles sur mandat d’arrêt de la CPI.
Cet ancien vice-président de la République démocratique du Congo (RDC) et commandant en chef du Mouvement de Libération du Congo (MLC) est poursuivi pour "crimes contre l’humanité et crimes de guerre" commis en République centrafricaine entre 2002 et 2003. Sous son commandement, les troupes du MLC ont mené une attaque systématique contre la population civile et commis des viols, des actes de torture, des pillages...
Son arrestation et son transfert mettent fin à cinq longues années d’attente pour les victimes.
La FIDH et ses organisations membres ont été les premières à enquêter sur ces crimes et à faire état, via le témoignage de victimes, des graves crimes internationaux commis par l’ensemble des belligérants lors du conflit en RCA. La FIDH a saisi la Cour pour la première fois en 2003, et réalisé depuis, quatre autres missions internationales d’enquête en République centrafricaine. La FIDH a régulièrement organisé des réunions avec ses partenaires et le bureau du procureur de la CPI, alimentant ainsi largement son analyse de la situation centrafricaine.
L’action de la FIDH a été décisive pour l’ouverture de l’enquête, qui a conduit à l’arrestation de Jean-Pierre Bemba.
Le Bureau du Procureur doit maintenant poursuivre son enquête pour demander l’arrestation d’autres responsables présumés de crimes internationaux des autres parties au conflit.