Interdiction de rendre hommage aux victimes du massacre du Beach

A la veille de l’ouverture de la 42ème session de la Commission africaine des droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) l’Etat hôte honore les libertés à sa façon !

La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et l’Observatoire congolais des droits de l’Homme (OCDH), son organisation membre au Congo-Brazzaville déplorent très vivement l’interdiction de la manifestation de commémoration prévue demain, 13 novembre 2007 à 12h30, du massacre du Beach de Brazzaville sur les lieux même.


La présidente de la FIDH vient d’informer le Forum des ONG de cette décision.

Extraits :

« Le Préfet de Brazzaville avait pourtant informé ce matin la FIDH qu’il autorisait cette commémoration publique et pacifique. Les autorités congolaises viennent de notifier l’interdiction de notre manifestation, par arrêté ministériel signé du Ministre de l’Intérieur le Général Paul MBOT ! Le motif de cette interdiction ? Risque de trouble grave à l’ordre public ! Quel compliment vous est ainsi fait, Mesdames et Messieurs les membres de la Commission africaine ainsi qu’à nous militants des ONG participantes ! Sachons-le : vous incarnez, nous incarnons, les familles des victimes du massacre du Beach de Brazzaville incarnent, la menace grave à l’ordre public à Brazzaville !

Quelle message extraordinairement décevant pour ces familles, mais aussi pour nous, et enfin pour la Commission africaine, que cette interdiction de commémorer pacifiquement, et ce à la veille de l’ouverture de la Commission ! Et une interdiction notifiée par l’Hôte lui-même de la Commission africaine !

Plutôt que de garantir les libertés, bâillonner les libertés ! Quel symbole pour le Congo Brazzaville !

Dans ces conditions, je vous réitère donc avec insistance notre invitation à assister demain à dix heures, à la conférence sur les disparitions forcées, que nous organisons avec notre partenaire l’Observatoire congolais des droits de l’Homme au Palais du parlement.

Les familles des victimes du massacre du Beach seront présentes.

Par ce déplacement, les participants à notre Forum, les ONG, les commissaires, manifesteront l’attention prioritaire qu’ils entendent apporter aux victimes et aux acteurs locaux. Nous devons par ce geste les aider à surmonter l’isolement et la stigmatisation dont elles sont victimes encore aujourd’hui ! Nous devons acter que la tenue, à Brazzaville, de la 42ème session de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples, ne consolidera pas, par notre silence, le déni de droits, la chape de plomb et d’impunité dont souffrent déjà chaque jour des populations martyrisées. »

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