Détention de l’ex-président péruvien Alberto Fujimori au Chili

07/11/2005
Communiqué
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Lettre ouverte au Président Lagos

Monsieur le Président,

La FIDH accueille avec satisfaction la mise en détention au Chili de l’ex-président Fujimori, poursuivi par la justice péruvienne pour des graves violations des droits de l’Homme et pour délit de corruption. La FIDH exhorte le gouvernement chilien à permettre le plus rapidement possible, à ce que Fujimori soit jugé par la justice péruvienne, et demande à ce qu’il soit extradé dans plus brefs délais.

La FIDH rappelle que l’ancien président du Pérou est accusé par la justice péruvienne d’enrichissement illicite, et dans le cadre des massacres de Barrios Altos commis en 1991 et 1992, d’homicide volontaire, de disparition forcée et de coups et blessures aggravées. Ces massacres figurent parmi les cas les plus significatifs de violations des droits de l’Homme commises par le gouvernement Fujimori.

La FIDH rappelle également que depuis novembre 2000 - date à laquelle il a fui le Japon en abandonnant son poste de Président du Pérou - Fujimori refuse de comparaître devant la justice péruvienne. Interpol a émis un mandat d’arrêt international en 2003, et depuis cette date le gouvernement péruvien demande son extradition.

Il a été placé en détention provisoire sur ordre du juge chilien Orlando Alvarez, alors qu’il venait d’arriver pour un séjour d’un mois au Chili. La FIDH exhorte le gouvernement et la justice chilienne à respecter la Convention contre la Torture et autres traitements ou peines cruels, inhumains ou dégradants à laquelle il est parti et en conséquence à maintenir Fujimori en détention et à l’extrader le plus rapidement possible aux autorités péruviennes afin qu’il soit jugé.

Le procès d’Alberto Fujimori contribuera à la consolidation de l’Etat de droit au Pérou ; il constituera également un pas important dans la lutte contre l’impunité. La FIDH espère que les autorités chiliennes, dans le cadre de la Charte Démocratique Interaméricaine qui réaffirme « que la promotion et la protection des droits de l’Homme est une condition fondamentale à l’existence d’une société démocratique », soutiendront cette démarche.
La FIDH compte sur votre soutien, au regard de votre engagement en faveur des droits de l’Homme. Aujourd’hui ce serait un acte historique et un pas vers la justice que de permettre que Fujimori soit jugé au Pérou.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre considération distinguée.

Sidiki Kaba,
Président de la FIDH

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