Item 4 - suivi de la session spéciale sur la situation à l’est de la RDC

19/03/2009
Communiqué

La Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH) et ses organisations membres en RDC le Groupe Lotus, l’ASADHO et la ligue des électeurs souhaitent exprimer leurs préocupations quant aux violations massives des droits de l’Homme en RDC.

Tout au long du second semestre 2008, le Nord Kivu a été une nouvelle fois déchiré par les combats entre le Congrès National pour la défense du peuple (CNDP) et les forces de la RDC (fardc) soutenues par les Maï Maï. Face à cette situation, la MONUC n’a pas pu réagir, incapable particulièrement de protéger les civils en danger. Pourtant, les combats ont été menés en violation du droit international Humanitaire par les différentes parties au conflit.

Malgré la Résolution de la session spéciale du Conseil en Novembre 2008 et l’accord de paix du 5 décembre 2008, les civils ont, en ce début d’année 2009, été un nouvelle fois victimes de graves violations des droits de l’Homme: massacres, enlèvements, pillages, recrutement forcé et utilisation d’enfants soldats, viols des femmes et des filles. Nos organisations continuent de déplorer l’absence de volonté politique des autorités congolaises laissant planer des doutes quant à l’instauration d’une paix durable, comme en témoigne la déclaration récente faite par le Président Joseph Kabila s’opposant a transfert à la Haye de Bosco Ntaganda, chef d’État major du CNDP, qui fait pourtant l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour Pénale Internationale depuis le 22 août 2006 pour enrôlement d’enfants soldats. Parrallèlement, les organisations de la société civile qui luttent en faveur de l’impunité des auteurs des violations graves des droits de l’Homme en RDC ont payé durant l’année 2008 un lourd tribut ne bénéficiant d’aucune protection du gouvernement. Pas plus tard que ce dimanche, Floribert Chebaya, Dolly Ibefo Mbunga de la Voix des Sans Voix pour les droits de l’Homme (VSV) ont été enlevés à l’issue d’une conférence de presse.

La FIDH, la ligue des Electeurs, le Groupe Lotus et l’ASADHO demandent donc au Conseil des droits de l’Homme d’adopter une résolution:

l Appelant au renforcement des capacités de la MONUC lui permettant de pleinement remplir son mandat de protection de la société civile et de former ses éléments au respect des droits de l’Homme et du droit international humanitaire
l Demandant aux autorités congolaises de lutter contre l’impunité de ces crimes, en jugeant les combattants arrêtés conformément au droit international des droits de l’Homme et en coopérant pleinement avec CPI, notamment en transférant Bosco Ntaganda à la Haye et en adoptant la loi d’adaptation du Code Pénal congolais.
l Condamnant les graves violations commises à l’encontre des défenseurs des droits de l’Homme ainsi que les entraves à la liberté d’expression et d’association
l Rétablissant enfin un expert indépendant sur la RDC afin d’assurer le suivi effectif de toutes les recommandations des Procédures Spéciales sur la situation en RDC notamment en matière de lutte contre l’impunité et de favoriser l’application intégrale de la résolution issue de la session spéciale sur la RDC.

Lire la suite