Déclaration universelle des droits de l’Homme

L’intégralité de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme

Préambule
Considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde.

Considérant que la méconnaissance et le mépris des droits de l’homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent la conscience de l’humanité et que l’avènement d’un monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère, a été proclamé comme la plus haute aspiration de l’homme.

Considérant qu’il est essentiel que les droits de l’homme soient protégés par un régime de droit pour que l’homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l’oppression.

Considérant qu’il est essentiel d’encourager le développement de relations amicales entre nations.

Considérant que dans la Charte les peuples des Nations Unies ont proclamé à nouveau leur foi dans les droits fondamentaux de l’homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l’égalité des droits des hommes et des femmes, et qu’ils se sont déclarés résolus à favoriser le progrès social et à instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande.

Considérant que les Etats Membres se sont engagés à assurer, en coopération avec l’Organisation des Nations Unies, le respect universel et effectif des droits de l’homme et des libertés fondamentales.

Considérant qu’une conception commune de ces droits et libertés est de la plus haute importance pour remplir pleinement cet engagement.

L’Assemblée Générale proclame la présente Déclaration universelle des droits de l’homme comme l’idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations afin que tous les individus et tous les organes de la société, ayant cette Déclaration constamment à l’esprit, s’efforcent, par l’enseignement et l’éducation, de développer le respect de ces droits et libertés et d’en assurer, par des mesures progressives d’ordre national et international, la reconnaissance et l’application universelles et effectives, tant parmi les populations des Etats Membres eux-mêmes que parmi celles des territoires placés sous leur juridiction.

Article premier
Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.

Article 2
1.Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou de toute autre opinion, d’origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation.
2.De plus, il ne sera fait aucune distinction fondée sur le statut politique, juridique ou international du pays ou du territoire dont une personne est ressortissante, que ce pays ou territoire soit indépendant, sous tutelle, non autonome ou soumis à une limitation quelconque de souveraineté.

Article 3
Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne.

Article 4
Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude ; l’esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes.

Article 5
Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

Article 6
Chacun a le droit à la reconnaissance en tous lieux de sa personnalité juridique.

Article 7
Tous sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction à une égale protection de la loi. Tous ont droit à une protection égale contre toute discrimination qui violerait la présente Déclaration et contre toute provocation à une telle discrimination.

Article 8
Toute personne a droit à un recours effectif devant les juridictions nationales compétentes contre les actes violant les droits fondamentaux qui lui sont reconnus par la constitution ou par la loi.

Article 9
Nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu ou exilé.

Article 10
Toute personne a droit, en pleine égalité, à ce que sa cause soit entendue équitablement et publiquement par un tribunal indépendant et impartial, qui décidera, soit de ses droits et obligations, soit du bien-fondé de toute accusation en matière pénale dirigée contre elle.

Article 11
1. Toute personne accusée d’un acte délictueux est présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d’un procès public où toutes les garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées.
2. Nul ne sera condamné pour des actions ou omissions qui, au moment où elles ont été commises, ne constituaient pas un acte délictueux d’après le droit national ou international. De même, il ne sera infligé aucune peine plus forte que celle qui était applicable au moment où l’acte délictueux a été commis.

Article 12
Nul ne sera l’objet d’immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d’atteintes à son honneur et à sa réputation. Toute personne a droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes.

Article 13
1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un Etat.
2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays.

Article 14
1. Devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l’asile en d’autres pays.
2. Ce droit ne peut être invoqué dans le cas de poursuites réellement fondées sur un crime de droit commun ou sur des agissements contraires aux buts et aux principes des Nations Unies.

Article 15
1. Tout individu a droit à une nationalité.
2. Nul ne peut être arbitrairement privé de sa nationalité, ni du droit de changer de nationalité.

Article 16
1. A partir de l’âge nubile, l’homme et la femme, sans aucune restriction quant à la race, la nationalité ou la religion, ont le droit de se marier et de fonder une famille. Ils ont des droits égaux au regard du mariage, durant le mariage et lors de sa dissolution.
2. Le mariage ne peut être conclu qu’avec le libre et plein consentement des futurs époux.
3. La famille est l’élément naturel et fondamental de la société et a droit à la protection de la société et de l’Etat.

Article 17
1. Toute personne, aussi bien seule qu’en collectivité, a droit à la propriété.
2. Nul ne peut être arbitrairement privé de sa propriété.

Article 18
Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites.

Article 19
Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit.

Article 20
1. Toute personne a droit à la liberté de réunion et d’association pacifiques.
2. Nul ne peut être obligé de faire partie d’une association.

Article 21
1. Toute personne a le droit de prendre part à la direction des affaires publiques de son pays, soit directement, soit par l’intermédiaire de représentants librement choisis.
2. Toute personne a droit à accéder, dans des conditions d’égalité, aux fonctions publiques de son pays.
3. La volonté du peuple est le fondement de l’autorité des pouvoirs publics ; cette volonté doit s’exprimer par des élections honnêtes qui doivent avoir lieu périodiquement, au suffrage universel égal et au vote secret ou suivant une procédure équivalente assurant la liberté du vote.

Article 22
Toute personne, en tant que membre de la société, a droit à la sécurité sociale ; elle est fondée à obtenir la satisfaction des droits économiques, sociaux et culturels indispensables à sa dignité et au libre développement de sa personnalité, grâce à l’effort national et à la coopération internationale, compte tenu de l’organisation et des ressources de chaque pays.

Article 23
1. Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage.
2. Tous ont droit, sans aucune discrimination, à un salaire égal pour un travail égal.
3. Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant ainsi qu’à sa famille une existence conforme à la dignité humaine et complétée, s’il y a lieu, par tous autres moyens de protection sociale.
4. Toute personne a le droit de fonder avec d’autres des syndicats et de s’affilier à des syndicats pour la défense de ses intérêts.

Article 24
Toute personne a droit au repos et aux loisirs et notamment à une limitation raisonnable de la durée du travail et à des congés payés périodiques.

Article 25
1. Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d’invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté.
2. La maternité et l’enfance ont droit à une aide et à une assistance spéciales. Tous les enfants, qu’ils soient nés dans le mariage ou hors mariage, jouissent de la même protection sociale.

Article 26
1. Toute personne a droit à l’éducation. L’éducation doit être gratuite, au moins en ce qui concerne l’enseignement élémentaire et fondamental. L’enseignement élémentaire est obligatoire. L’enseignement technique et professionnel doit être généralisé ; l’accès aux études supérieures doit être ouvert en pleine égalité à tous en fonction de leur mérite.
2. L’éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Elle doit favoriser la compréhension, la tolérance et l’amitié entre toutes les nations et tous les groupes raciaux ou religieux, ainsi que le développement des activités des Nations Unies pour le maintien de la paix.
3. Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants.

Article 27
1. Toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté, de jouir des arts et de participer au progrès scientifique et aux bienfaits qui en résultent.
2. Chacun a droit à la protection des intérêts moraux et matériels découlant de toute production scientifique, littéraire ou artistique dont il est l’auteur.

Article 28
Toute personne a droit à ce que règne, sur le plan social et sur le plan international, un ordre tel que les droits et libertés énoncés dans la présente Déclaration puissent y trouver plein effet.

Article 29
1. L’individu a des devoirs envers la communauté dans laquelle seule le libre et plein développement de sa personnalité est possible.
2. Dans l’exercice de ses droits et dans la jouissance de ses libertés, chacun n’est soumis qu’aux limitations établies par la loi exclusivement en vue d’assurer la reconnaissance et le respect des droits et libertés d’autrui et afin de satisfaire aux justes exigences de la morale, de l’ordre public et du bien-être général dans une société démocratique.
3. Ces droits et libertés ne pourront, en aucun cas, s’exercer contrairement aux buts et aux principes des Nations Unies.

Article 30
Aucune disposition de la présente Déclaration ne peut être interprétée comme impliquant pour un Etat, un groupement ou un individu un droit quelconque de se livrer à une activité ou d’accomplir un acte visant à la destruction des droits et libertés qui y sont énoncés.

Lisez, signez, vivez la Déclaration universelle des droits de l’Homme par David B. Roosevelt

jeudi 13 mars 2008, 09:03

Il y a soixante ans, ma grand-mère, Eleanor Roosevelt, a
contribué à la rédaction de l’un des documents les plus fondamentaux du XXe
siècle : la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Il est temps
maintenant pour tous de la lire et de la soutenir.

Depuis son adoption, en 1948, « comme l’idéal commun à atteindre par
tous les peuples et toutes les nations », la Déclaration a été traduite en plus
de 360 langues différentes et a été brandie par les moines du Tibet, les Noirs
d’Afrique du Sud, les militants pour la démocratie au Brésil et les dissidents
de l’ex-Union soviétique afin de faire valoir leurs droits. Malheureusement,
trop peu de citoyens sur la planète ont une idée claire de leurs droits
élémentaires, et ils sont encore moins nombreux à avoir lu ce document des plus
fondamentaux qui proscrit les traitements dégradants, protège la liberté
d’expression, la présomption d’innocence et les droits à la santé, à
l’éducation et à la sécurité sociale, entre autres. Mon grand-père, Franklin D.
Roosevelt, avait parlé de quatre « libertés » : protection contre le
besoin et la peur et liberté de culte et d’expression (freedom from want,
freedom of worship, freedom of speech, freedom from fear).

On ne peut que constater aujourd’hui que des gouvernements et régimes
défient ouvertement ces normes et refusent d’accorder à leurs citoyens les
droits les plus fondamentaux. Des pays qui ont par le passé été cités en
exemple en matière de droits de l’homme violent maintenant ces mêmes droits
dont ils condamnent si fermement les violations par d’autres.

De grands progrès ont été réalisés dans les 60 dernières années, mais les
droits de l’Homme pour tous ne sont encore qu’une vague promesse et lueur
d’espoir.

Pour marquer le 60e anniversaire de la déclaration, l’ONU a lancé une
campagne mondiale intitulée « Dignité et justice pour tous », afin
d’informer chacun de ses droits fondamentaux et de mobiliser tout un chacun
pour que la promesse de la Déclaration devienne une réalité pour les peuples du
monde entier. Le lancement de cette campagne a reçu moins d’attention qu’elle
le mérite. Comme le répétait souvent Eleanor au sujet de la Déclaration, les
idéaux n’ont une valeur concrète que si les gens les connaissent et les
comprennent, et exigent qu’ils se réalisent.

Mais les Nations unies ne peuvent réussir à diffuser le message sans l’aide
de nombreux autres acteurs. Gouvernements, organisations non gouvernementales
et particuliers doivent tous apporter leur contribution. Quelques semaines à
peine après son lancement, la campagne a recueilli des centaines d’adhésions.
The Elders (Les Aînés), un groupe d’éminentes personnalités
mondiales mené par Nelson Mandela, a lancé une initiative extraordinaire
appelée « Signez la Déclaration » qui vise à obtenir un milliard de
signatures sur le site internet www.TheElders.org.

De même, Yann Arthus Bertrand, photographe de renommée internationale, s’est
associé à la campagne avec une initiative réellement mondiale, « 6
milliards d’Autres », une collection de plus de 5.000 témoignages émouvants
filmés dans plus de 70 pays. Pour sa part, Martin Scorsese produira une série
de films sur la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Dix-neuf autres
cinéastes de renommée mondiale réaliseront chacun un film de deux minutes sur
un article de la Déclaration.

Chaque jour voit l’organisation de nouvelles activités, trop nombreuses à
énumérer : festivals de cinéma et concerts, conférences et discours, un
large éventail d’activités pour tous les goûts pour faire connaître la
Déclaration. Un grand nombre de ces activités sont répertoriées par pays sur le
nouveau site du Centre régional d’information des Nations unies pour l’Europe
occidentale consacré à la campagne (__www.ConnaissezVosDroits2008.org__).

Tous ceux qui organisent une activité dans ce cadre sont invités à
l’inscrire sur la liste figurant sur le site web et à consulter les activités
organisées par d’autres. Vous pouvez vous associer à la campagne mondiale des
Nations unies en téléchargeant le nouveau logo de couleur safran et orange de
la Déclaration universelle des droits de l’Homme depuis le site du Haut
Commissariat aux droits de l’Homme (www.ohchr.org). Chacun est encouragé à
utiliser le logo sur son papier à en-tête et dans le cadre des projets et
initiatives envisagés dans ce cadre, de manière à affirmer son engagement en
faveur des droits de l’Homme pour tous.

« Vous devez être le changement que vous voulez voir dans le
monde. » Les mots de Gandhi n’ont jamais été plus pertinents
qu’aujourd’hui. Eleanor Roosevelt aurait pu ajouter : « Tout
changement et toute amélioration des normes de civilisation ne peuvent venir
que des gens eux-mêmes… Les choix que nous faisons sont en fin de compte de
notre propre responsabilité. » Chacun de nous a la responsabilité d’aider
les autres à façonner leur propre vie et leur destin.

Lisez la Déclaration, signez la Déclaration, vivez la Déclaration, donnez
vie à la Déclaration.

  • David B. Roosevelt Petit-fils du président américain
    Franklin Delano Roosevelt et de son épouse Eleanor, consultant pour l’action
    philanthropique internationale et les organisations non gouvernementales.

CINÉCINÉMA et la FIDH célèbrent le 60ème anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’Homme.

Programmation exceptionnelle sur les antennes de CINÉCINÉMA, pendant
tout le mois de décembre.


A partir du 5 décembre, sur les 7 chaînes de CINÉCINÉMA, seront présentés une
sélection de 25 longs métrages accompagnée d’un documentaire inédit,
en hommage aux défenseurs de la déclaration universelle des droits de l’Homme
(DUDH)

Les droits de l’Homme : une universalité affichée, en perpétuelle construction.

Les spécificités culturelles ne s’accommoderaient pas des droits humains. En
Malaisie ou à Singapour, il s’agit du discours des sphères dirigeantes, qui
veulent maintenir leur population dans des situations de non-droit.
Curieusement, les cultures semblent assez proches pour permettre les échanges
commerciaux. On remarquera, par ailleurs, qu’il existe des défenseurs de ces
mêmes droits humains dans des pays des cinq continents, défenseurs qui semblent
pourtant avoir intégré les singularités de leurs cultures. Quoi qu’il en soit,
il est incongru de penser que la torture puisse être une spécificité culturelle
chinoise, que le régime à parti unique appartienne à la culture africaine ou
que les centres fermés pour étrangers soient un pur produit européen. La
torture, la dictature, les crimes de guerre, contre l’humanité et les génocides
sont des scandales où qu’ils se pratiquent. Et l’impunité qui s’ensuit trop
souvent est intolérable.

Certaines régions du monde seraient, quant à elles, plus attachées à la
communauté et à la famille, lieux de solidarité, qu’à l’individu. Une lecture
moderne de la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH), qui traite
les droits humains comme indivisibles et interdépendants, contient en elle la
tension entre l’individu et la collectivité. Une lecture exclusivement libérale
des droits humains est dépassée. L’individu jouit de droits d’abord en tant
qu’individu, certes, mais en tant qu’individu inscrit dans la société et
participant à la collectivité. La communauté et la solidarité qui la sous-tend,
ne sont d’ailleurs envisageables que si elles reconnaissent la dignité des
individus qui y prennent part.

La DUDH, à la base, occidentale serait utilisée à des fins néocolonialistes.
Ne nous trompons pas sur l’origine des maux. Ce ne sont pas les droits humains
qui asservissent les populations, mais plutôt, les régimes totalitaires et
dictatoriaux, de même qu’une certaine conception de la mondialisation de
l’économie, qui creuse le fossé entre pays riches et pays pauvres. Conditionner
l’octroi de l’aide au développement au respect des droits fondamentaux peut
parfois apparaître comme un chantage, comme un moyen de pression économique qui
maintient les pays dans des situations de misère. Cependant, c’est aussi une
arme qui permet à la fois de faire pression sur les pouvoirs arbitraires et de
contrer la généralisation de la logique de marché pure et dure au détriment de
l’humain. Les mauvais usages d’un bon outil ne doivent pas le disqualifier, et
on ne trouvera personne pour dire que ce sont les droits humains qui tuent
l’enfant soldat, prostituent l’adolescent ou porte atteinte aux droits des
femmes jusqu’à les violer en temps de guerre comme en temps de paix. Ce sont
les droits de l’Homme qui exigent des états le respect et la garantie des
droits pour les migrants, où qu’ils se trouvent dans le monde.

La DUDH est certes un texte essentiellement occidental à la base : les
pays colonisés à l’époque n’ont pas eu voix au chapitre. Cela ne doit néanmoins
pas occulter le fait que si cet outil est performant, il doit pouvoir être
utilisé partout, quelle que soit son origine. Ce qu’il faut éviter, c’est le
sacrifice de cultures particulières : ne pas considérer l’universalité
comme un postulat intangible, accepter de la refonder par la rencontre de
l’autre et par la discussion, la concevoir comme une œuvre à faire, à laquelle
tous doivent participer. Cela nous oblige à balayer devant notre porte, à
dénoncer les violations des droits de l’Homme dans nos « paradis »
occidentaux, ce qui créera également du lien culturel : nul n’est à l’abri
de ces violations ; nous n’avons aucune bonne conscience à exporter.

Tantôt qualifiés de postmodernes, dépassant les clivages idéologiques
totalisant de la gauche comme de la droite, tantôt taxés de nouvelle religion
civile au parfum néocolonial, les droits de l’Homme sont plutôt pour nous une
merveilleuse construction humaine, juridique certes, mais dynamique dans sa
constante évolution à travers les déclarations et énonciations historiques
successives, favorisant les combats politiques majeurs pour porter au plus haut
niveau l’émancipation et l’effectivité de la dignité humaine. Ils ne doivent
donc pas être vus comme un nouveau catéchisme, une parole absolue, ou encore
une rhétorique creuse. Tout le monde semble être pour, s’en revendique, les
convoque ; personne n’ose être contre, du moins en public. Ils deviennent
alibi, cache-sexe. Le risque est donc grand de voir perdre leur force critique
à ces outils juridiques fabuleux, qui ont permis et permettront encore des
avancées politiques majeures pour rendre plus effective la dignité humaine. Il
nous faut dès lors rappeler chacun à sa responsabilité (en particulier les
états, qui se sont obligés eux-mêmes), encore et encore sensibiliser, informer,
mobiliser, par la dénonciation et la formation, pour que chacun s’approprie ces
droits, pour en revendiquer la garantie et le respect pour soi et pour autrui,
pour que nous puissions les acter dans notre vie de tous les jours, leur donner
chair dans notre quotidien.

Dire c’est bien. Faire c’est mieux : Agissons droits de
l’Homme.

Sondage Fnac-FIDH : Intérêt des Français pour les Droits de l’Homme ?

La FIDH et ses 155 organisations membres sont mobilisées à travers le monde
pour célébrer ce 60ème anniversaire avec un mot d’ordre : "En parler c’est
bien, l’appliquer c’est mieux"

  • Le 8 décembre, la Soirée de la FIDH, avec la participation exceptionnelle
    de Catherine Deneuve, Marie-Christine Barrault, Jane Birkin, Lou Doillon, Luis
    Moreno-Ocampo, procureur de la Cour Pénale Internationale et Stéphane Hessel,
    Ambassadeur de France et co-rédacteur de la DUDH.
  • Sollicitées par la FIDH et CINECINEMA, de nombreuses personnalités du
    septième art ont accepté de lire un article de la Déclaration. En prêtant leur
    voix, elles concourent ainsi à promouvoir ce texte essentiel. Sur les sept
    antennes de CINÉCINÉMA, pendant tout le mois de décembre, toutes et tous
    prendront le relais d’Ingrid Betancourt, qui est la lectrice du Préambule de la
    Déclaration. Par ailleurs, à partir du 5 décembre, sur les 7 chaînes de
    CINÉCINÉMA est présentée une sélection de 25 longs métrages accompagnée d’un
    documentaire inédit en hommage aux défenseurs de cette Déclaration.
  • Et enfin, la FIDH publiera le 14 janvier 2009 ,dans la collection beaux
    livres de Flammarion, un livre hommage à 60 ans de conquête des droits humains
     :« Libres et Egaux, 60 ans de conquête des droits de l’Homme ». Ce livre,
    illustré par 200 photos de Magnum Photos fait le bilan de 60 ans d’histoire des
    Droits humains. Il sera vendus dans les magasins Fnac au profit de la
    FIDH.
    La mobilisation de la Fnac …

Depuis le mois de novembre, la Fnac a mis en place des actions afin de
sensibiliser le grand public au contenu de cette Déclaration et plus que jamais
d’insister sur son rôle, sa pertinence dans le monde d’aujourd’hui, au travers
d’un cycle de débats à la Fnac Montparnasse et d’une exposition en partenariat
avec le ministère des Affaires étrangères, le magazine GEO, GDF SUEZ et
l’agence VII que l’on retrouve jusqu’au 13 décembre au sein de Galeries Photos
de la Fnac Montparnasse et de la Fnac Montpellier. Cette exposition sera
ensuite présentée tout au long de l’année 2009 dans les différents magasins
Fnac en France et à l’international avec une première exposition en Espagne, du
20 octobre au 16 novembre 2008 pour les 10 ans de la Fnac Barcelone.

  • Ce sondage a été réalisé auprès d’un échantillon brut de 800 personnes
    âgées de 18 et plus, et représentatif de la population nationale par MV2
    Conseil. Les entretiens ont été réalisés du 18 au 29 septembre 2008 au cours
    d’interviews par téléphone.

FNAC/FIDH_le sondage en intégralité (pdf)

***

Contact presse Fnac :

Gaëlle Toussaint 01.55.21.84.71 / gaelle.toussaint@fnac.tm.fr

Contacts presse FIDH :

Karine Appy 01 43 55 90 19

Gael Grilhot : 06 72 284 294

Un jour dans le monde > Itele : 60e anniversaire de la DUDH

Emission animée par Patricia Loison.

Invités : Souhayr Belhassen

2008 année du 60ème anniversaire de la Déclaration Universelle des droits de l’Homme

Le 10 décembre 2008, la Déclaration
universelle des droits de l’Homme
aura 60 ans.

Ce sera l’occasion pour la FIDH de réaffirmer la pertinence
et la modernité de ce texte, de le promouvoir et de sensibiliser le grand
public à une appropriation de ces 30 articles qui nous concernent tous.

Marjane Satrapi (Célèbre auteur de
Persepolis primé à Cannes 2007) a créé pour cet anniversaire
un magnifique logo, qui labelisera toutes les activités de la FIDH et de ses
155 associations membres s’inscrivant dans le cadre de cette campagne.

affiche marjane

Affiche réalisée par Marjane Satrapi

La campagne de la FIDH pour ce 60ème anniversaire a été lancée
officiellement le 10 décembre 2007, à l’occasion de la Soirée annuelle de la
FIDH à Paris
, et se déclinera tout au long de l’année à travers
les actions de la FIDH et de ses ligues, en particulier sur : Thèmes de la
campagne du 60ème

  • - les droits des femmes
  • - les droits des personnes migrantes
  • - la protection des défenseurs des droits de l’Homme
  • - la responsabilité des auteurs de violations des droits humains
    Cette campagne sera également marquée par :
  • - Le lancement du Blog de la FIDH le 20 février 2008.
  • - L’ouverture d’un service à destination des organisations membres de la
    FIDH qui le souhaitent. Ce service avec le soutien de Gandi leur permettra de créer
    facilement et rapidement un blog, afin d’augmenter leur visibilité sur
    Internet
  • - Le lancement d’une campagne sur les droits des femmes en Afrique.
  • - La réalisation de 20 portraits de défenseurs des droits de l’Homme
    produits par AD Vitam qui seront diffusés sur différents réseaux, à
    l’international. Une déclinaison en presse écrite et une exposition sont
    également prévues.
  • - La publication d’un livre sur 60 ans de droits de l’Homme, en octobre
    2008, aux éditions Flammarion, sous la direction de Souhayr
    Belhassen
    , présidente de la FIDH.