Lettre Ouverte au président de la République Italiennne et au Premier Ministre

Monsieur le Président de la République,
Monsieur le Premier Ministre,

Dans la semaine du 5 au 10 novembre, doit se tenir à Florence, le Forum Social Européen. Ce forum va regrouper des organisations et des personnes venant de toute l’Europe géographique. Il a pour but de promouvoir une réflexion sur la place des pays européens et d’aborder les problèmes propres à ces pays. Il doit préparer le prochain forum social mondial.

Nous apprenons que vous envisageriez de faire jouer les clauses du traité de SCHENGEN vous autorisant à rétablir les contrôles aux frontières, y compris pour les ressortissants de l’Union Européenne.

Nous ne comprenons pas que vous puissiez envisager cette mesure de défiance à l’égard de militants et d’organisations qui n’ont pour seul souci que de débattre.

Au contraire, nous pensons que c’est en favorisant ce type d’initiative que l’on fera avancer les choses. Le débat démocratique prend, aujourd’hui, une dimension européenne et mondiale et il serait peu convenable que ce débat soit entravé par des mesures de police.

De plus, de telles mesures sont de nature à provoquer plus de troubles qu’elles prétendent en prévenir. En soumettant les participants à ce forum à des contrôles aussi inutiles qu’humiliants, vous créeriez ainsi une atmosphère propre à créer des incidents dont vous porteriez alors toute la responsabilité.

Nous vous demandons de respecter la liberté de déplacement de chacun des participants, d’une part, en ne rétablissant pas les contrôles aux frontières pour les ressortissants de l’Union Européenne, et, d’autre part, de faciliter le plus largement possible aux ressortissants des autres pays d’Europe l’accès à votre territoire.

Vous comprendrez que nous rendions cette lettre publique, et d’autre part, au regard des risques importants, la FIDH saisit préventivement aux fins d’intervention le Rapporteur spécial de la Commission des droits de l’Homme des Nations unies sur la promotion et la protection du droità la liberté d’opinion et d’expression ainsi que la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies sur les défenseurs des droits de l’Homme

Nous vous prions de croire, Monsieur le Président de la République, Monsieur le Premier Ministre, en l’assurance de notre haute considération.

Sidiki KABA Président FIDH

Dan VAN RANDONK Président FIDH-AE

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