Un an après le début de la répression meutrière du mouvement citoyen de protestation, les responsables n’ont toujours pas été jugés. La FIDH demande l’établissement d’une Commission d’enquête internationale indépendante afin que toute la lumière soit faite sur les violations des droits humains commises entre février et décembre 2011.
Rappel des faits :
En février 2011 débutait au Yémen un mouvement de contestation sans précédent. Initialement rassemblés pour exprimer leur solidarité avec le peuple tunisien, les manifestants ont rapidement appelé à des réformes politiques, puis demandé le départ du Président Ali Abdullah Saleh, au pouvoir depuis 33 ans.
La réaction des forces gouvernementales a été violente : le 18 mars, des tireurs embusqués tuent 52 manifestants et en blessent plusieurs centaines. Entre le 22 octobre et le 11 novembre 2011, 114 civils ont trouvé la mort et plus de 1000 personnes ont été blessées, victimes de coups de feu ou d’étouffement par gaz lacrymogène.
Les femmes et les enfants n’ont pas été épargnés : des dizaines d’entre eux ont trouvé la mort à la suite de tirs ou de bombardements opérés par les forces gouvernementales entre février 2011 et janvier 2012.
Dans son rapport Yémen : L’impunité consacrée, la transition en danger , publié à l’occasion de l’élection présidentielle, le 21 février 2012, la FIDH revient sur les violations commises dans le cadre de la répression du mouvement de protestation.
Elle appelle à une Commission d’enquête internationale indépendante et met en garde les autorités yémenites contre les conséquences de l’immunité garantie aux responsables des violations graves des droits humains.