Yémen : Élections présidentielles et après ? Le défi d’une transition apaisée

20/02/2012
Rapport
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L’élection présidentielle du 21 février 2012 marquera, quelque soit son déroulement, un tournant dans la vie politique du Yémen. Elle doit formellement ouvrir la voie à un processus de transition politique.

La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) appelle les autorités yéménites de transition à s’inscrire dans une dynamique de rupture avec le passé et à prendre les mesures nécessaires pour garantir l’avènement de l’État de droit et la protection des droits de l’Homme. « Des actes forts doivent être posés pour garantir la non-répétition des crimes commis en particulier au cours de la dernière année » a déclaré Souhayr Belhassen, Présidente de la FIDH. « Or, la signature de l’accord du Conseil de coopération du Golfe, a consacré l’impunité. Les autorités de transition doivent au plus vite, dénoncer la clause d’immunité de cet accord et abroger la loi n°1-2012 » a-t-elle ajouté.

Dans le rapport publié aujourd’hui Yémen : L’impunité consacrée, la transition en danger la FIDH revient sur les violations des droits de l’Homme commises dans le cadre de la répression du mouvement de protestation (février - décembre 2011). Dans ce rapport, la FIDH appelle à l’établissement d’une Commission internationale d’enquête indépendante sur ces faits et met en garde les autorités yéménites contre les conséquences d’une politique d’impunité fondée sur l’immunité garantie aux responsables des violations graves des droits de l’Homme, en violation flagrante du droit international.

La contestation qui continue d’être exprimée par une partie de l’ancienne opposition au Président Saleh en particulier, la Jeunesse révolutionnaire, mais également des militants du sud et du nord porte notamment sur l’immunité octroyée à Ali Abdallah Saleh et ses collaborateurs conformément au plan du CCG et à la loi (loi n°1-2012) qui en a découlé.

Alors que la situation sécuritaire demeure très préoccupante et volatile, en raison notamment de la persistance d’affrontements armés dans plusieurs régions du pays opposant à la fois les forces gouvernementales à des groupuscules islamistes mais également les insurgés houthis à des groupes salafistes, « les autorités de transition auront la responsabilité de restaurer la confiance de la population envers ses dirigeants et cela passe nécessairement par la garantie du droit à la vérité et à la justice » a conclu Souhayr Belhassen.

Rapport en français :

Yémen : L’impunité consacrée, la transition en danger
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