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Répression en Egypte : la société française Amesys visée par une plainte

La FIDH et la LDH accusent l’entreprise d’avoir fourni au régime d’Abdel Fattah Al-Sissi un système d’écoute permettant la traque des opposants.

Le Monde avec AFP

Publié le 09 novembre 2017 à 16h38, modifié le 09 novembre 2017 à 16h38

Temps de Lecture 2 min.

Le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, avec son homologue français, Emmanuel Macron, à l’Elysée, à Paris, le 24 octobre 2017.

La sociĂ©tĂ© française Amesys, dĂ©jĂ  au cĹ“ur d’une enquĂŞte pour son matĂ©riel de surveillance fourni Ă  la Libye de Mouammar Kadhafi, fait l’objet d’une nouvelle plainte dĂ©posĂ©e jeudi 9 novembre Ă  Paris visant la vente d’un système similaire Ă  l’Egypte en pleine vague rĂ©pressive.

Dans leur plainte remise au pĂ´le crimes contre l’humanitĂ© du parquet de Paris, la FĂ©dĂ©ration internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) et la Ligue des droits de l’homme (LDH) s’interrogent sur une possible « participation Â» de l’entreprise française Amesys (devenue Nexa Technologies) « aux opĂ©rations de rĂ©pression menĂ©es par le rĂ©gime Al-Sissi via la vente de matĂ©riel de surveillance Â», ont expliquĂ© les ONG dans un communiquĂ©.

« Nous souhaitons que la justice française ouvre le plus rapidement possible une enquĂŞte sur des faits de complicitĂ© de torture et de disparitions forcĂ©es pour pouvoir ensuite auditionner d’éventuelles victimes Ă©gyptiennes, ont dĂ©clarĂ© Ă  l’AFP Patrick Baudoin et ClĂ©mence Bectarte, avocats de la FIDH. Il est de la responsabilitĂ© de la justice française de dĂ©terminer dans quelles modalitĂ©s ce contrat a Ă©tĂ© passĂ© et si le système a Ă©tĂ© effectivement mis Ă  la disposition des autoritĂ©s Ă©gyptiennes comme instrument au service de la rĂ©pression. Â»

« ComplicitĂ© d’actes de torture Â»

La plainte s’appuie sur une enquĂŞte du magazine TĂ©lĂ©rama, en juillet, qui rĂ©vĂ©lait la vente en mars 2014 par d’ex-dirigeants d’Amesys, opĂ©rant derrière deux nouvelles entitĂ©s, d’« un système d’écoute Ă  10 millions d’euros pour lutter – officiellement – contre les Frères musulmans Â», l’opposition islamiste en Egypte.

Selon le journal, ce programme baptisĂ© « Cerebro Â» est considĂ©rĂ© comme la « copie actualisĂ©e Â» d’Eagle, le programme vendu en 2007 par Amesys, Ă  l’époque filiale de Bull, au rĂ©gime libyen de Kadhafi, et Ă©galement accusĂ© d’avoir facilitĂ© la traque d’opposants. La FIDH et la LDH avaient dĂ©noncĂ© la « persistance de l’impunitĂ© Â» de l’entreprise.

Dans cette prĂ©cĂ©dente affaire rĂ©vĂ©lĂ©e par le Wall Street Journal en 2011, une plainte des ONG avait dĂ©bouchĂ© un an plus tard sur une enquĂŞte confiĂ©e Ă  des juges d’instruction au pĂ´le crimes contre l’humanitĂ© du tribunal de Paris. En 2013, des victimes libyennes du rĂ©gime de Kadhafi avaient racontĂ© aux juges français comment elles avaient Ă©tĂ© identifiĂ©es puis interpellĂ©es et torturĂ©es. Amesys a Ă©tĂ© placĂ© sous le statut intermĂ©diaire de tĂ©moin assistĂ© le 30 mai pour « complicitĂ© d’actes de torture Â».

« Des centaines de disparus Â»

« Alors que le prĂ©sident Ă©gyptien vient d’être reçu en grande pompe par le prĂ©sident français, on ne peut qu’être sidĂ©rĂ© de l’attitude des gouvernements français successifs Â», qui ont « fermĂ© les yeux sur la vente d’outils permettant d’identifier puis d’arrĂŞter les opposants de la sociĂ©tĂ© civile Â», a dĂ©plorĂ© Michel Tubiana, prĂ©sident d’honneur de la LDH.

Depuis la destitution du prĂ©sident islamiste Mohammed Morsi en 2013, le pouvoir dirigĂ© par Abdel Fattah Al-Sissi a violemment rĂ©primĂ© toute opposition, d’abord les islamistes puis la jeunesse laĂŻque et libĂ©rale qui avait menĂ© la rĂ©volte de 2011 contre Hosni Moubarak lors du printemps arabe. Selon le Cairo Institute for Human Rights Studies, qui soutient la dĂ©marche des ONG, cette vague rĂ©pressive s’est concrĂ©tisĂ©e par des « centaines de disparus Â» et des « dizaines de milliers de prisonniers politiques actuellement en dĂ©tention Â».

Le Monde avec AFP

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