Nouvelle campagne de diffamation contre M. Khemais Ksila

21/07/2005
Communiqué

La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) est vivement préoccupée par la campagne de diffamation menée depuis plusieurs semaines par différents journaux tunisiens à l’encontre de M. Khemais Ksila, secrétaire général de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) et membre du Conseil d’administration de l’Institut arabe des droits de l’Homme (IADH).

Cette campagne a démarré au lendemain d’une conférence de presse qui s’est tenue le 7 juin 2005 à Tunis et au cours de laquelle M. Taïeb Baccouche, président de l’IADH, déplorait le gel de tous les avoirs bancaires de l’IADH provenant de financements étrangers par les autorités tunisiennes en vertu de la loi dite de lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent (cf. Communiqué FIDH du 4 juillet 2005 http://www.fidh.org/article.php3?id_article=2509). En réponse, une source officielle tunisienne a déclaré à l’AFP que le reproche fait à l’IADH est de « continuer à faire figurer, parmi les membres de son conseil d’administration, une personne condamnée en 2002 à une peine d’emprisonnement de 10 ans ». Cette déclaration relayée par l’AFP, fut très largement diffusée par plusieurs journaux et sites internet nationaux et régionaux tels Al-Sabah, Al-Jazeera Net, la revue Haqâ’iq.

La FIDH considère que cette campagne orchestrée contre M. Ksila vise à faire pression à la fois sur l’Institut afin que Khemais Ksila soit évincé de son Conseil d’administration et sur la LTDH, quelques semaines avant la tenue de son Congrès.

La FIDH exprime ses plus vives préoccupations face à cette nouvelle campagne de diffamation qui constitue une violation de l’article 17 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques qui prévoient que "nul ne sera l’objet (...) d’atteintes illégales à son honneur et à sa réputation" et qui garantissent le droit "à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes". La FIDH demande aux autorités tunisiennes de garantir la liberté d’action des défenseurs ainsi que la liberté d’association.

La FIDH rappelle que cette campagne de diffamation s’inscrit plus généralement dans un contexte particulièrement répressif à l’encontre des défenseurs des droits de l’Homme tunisiens et qui font très régulièrement l’objet d’actes de harcèlement et de diffamation (cf. Rapport annuel 2004 de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, programme conjoint de la FIDH et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT)).

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