La FIDH demande la libération de Abdeljabar Madouri et Ammar Amroussia, prisonniers d’opinion tunisiens(libérés le 5/11/02)

23/10/2002
Appel urgent

La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) exprime son extrême préoccupation concernant le sort de Abdeljabar Madouri et de Ammar Amroussia, condamnés et actuellement détenus pour appartenance au Parti Communiste des Ouvriers de Tunisie (PCOT).

Abdeljabar Madouri a entamé depuis le 17 octobre 2002 une grève de la faim pour réclamer sa libération immédiate et sans condition. Ammar Amroussia a également entamé une grève de la faim le 18 octobre.

Hamma Hammami, porte-parole du Parti Communiste des Ouvriers de Tunisie (PCOT), parti non autorisé et directeur du journal interdit " Al badil " et ses camarades Abdeljabar Madouri et Samir Taamallah avaient été condamnés en février et en mars dernier en raison de leur appartenance au PCOT. Abdeljabbar Madouri avait été condamné à 3 ans et 9 mois de prison le 30 mars 2002 et il avait vu sa peine allongée pour " outrage à magistrat ". Le 5 juillet 2002, la FIDH avait saisi le groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire leur cas. Ammar Amroussia avait été condamné en septembre 1997 et n’a pu bénéficier d’aucun recours.

Le 4 septembre 2002, après le rejet de leur pourvoi en cassation deux jours plus tôt, Hamma Hammami et Samir Taamallah avaient été libérés pour " raisons humanitaires ". La FIDH s’était félicité de cette libération, tout en s’étonnant du motif invoqué pour leur libération conditionnelle. En effet, si la FIDH ne saurait s’étonner de leur mauvais état de santé eu égard aux conditions de détention des prisonniers politiques en Tunisie, elle considère que leur détention était arbitraire puisqu’elle ne sanctionnait qu’un délit d’opinion et qu’ils n’avaient pas bénéficié d’un procès équitable.

La FIDH avait également demandé la libération immédiate de Abdeljabbar Madouri condamné pour les mêmes motifs, lors d’un procès inéquitable et encore emprisonné. En outre, la FIDH s’inquiète aujourd’hui de son état de santé qui ne cesse de se dégrader. Sa femme, Najoua Rezgui et son fils ont de plus été privées de leur droit de visite.

La FIDH appelle les autorités tunisiennes à décider la libération immédiate et inconditionnelle de Abdeljabbar Madouri et de Ammar Amroussia.

La FIDH renouvelle son appel à la libération inconditionnelle et immédiate de tous les détenus d’opinion en Tunisie. Près de 1000 prisonniers d’opinion sont détenus en Tunisie, dans des conditions parfaitement contraires aux instruments internationaux auxquels la Tunisie est partie.

Par ailleurs, la FIDH s’inquiète du harcèlement que continuent de subir les défenseurs des droits de l’Homme en Tunisie. Le 19 octobre, le congrès de la section de Gabès de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme, organisation membre de la FIDH en Tunisie, a été interrrompu suite à l’intervention des forces de police qui ont encerclé le local de la section et ont empêché le déroulement du vote.

La FIDH appelle avec force le gouvernement tunisien à garantir et non à réprimer l’indépendance des juges ainsi que la liberté des défenseurs des droits de l’Homme, conformément à ses engagement internationaux en matière de protection des droits de l’Homme.

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