L’ONU adopte un résolution sur la Syrie : une avancée majeure qui n’arrêtera pas le cycle de l’impunité et la violence

10/10/2013
Communiqué
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Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté aujourd’hui une résolution demandant à la Syrie de respecter les instructions de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) et de détruire son arsenal d’armes chimiques.

Il s’agit de la première résolution adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation en Syrie depuis avril 2012, lorsqu’il avait mandaté une mission d’observateurs de l’ONU chargés de vérifier la mise en œuvre d’un plan de cessez-le-feu. Malgré l’échec évident de ce projet de cessez-le-feu, qui a conduit à plus de 100 000 morts et plus de 2 millions de réfugiés syriens, le Conseil de sécurité des Nations Unies n’est pas parvenu depuis à prendre des mesures adéquates.

Même si la destruction des armes chimiques est importante, la résolution adoptée aujourd’hui ne garantit en rien la protection de la population syrienne contre les agressions et les crimes commis chaque jour. La FIDH condamne en particulier le fait que cette résolution ne prévoie pas la mise en place de mécanisme d’attribution des responsabilités en matière de crimes internationaux perpétrés à l’encontre du peuple syrien.

Si les principaux responsables des crimes internationaux perpétrés en Syrie n’étaient pas traduits devant la justice, cela équivaudrait à une acceptation tacite de l’escalade des massacres et autres crimes internationaux, a déclaré Karim Lahidji, Président de la FIDH.

Depuis plus de deux ans des groupes de défenseurs des droits de l’Homme, y compris la FIDH, ont exhorté le Conseil de sécurité de l’ONU à soumettre la situation de la Syrie au jugement de la Cour pénale Internationale (CPI). A ces demandes réitérées a fait écho une lettre adressée au Conseil de sécurité de l’ONU le 14 janvier 2013 par la Suisse, et co-signée par 56 autres pays.

La Haut-Commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU a, elle aussi, réclamé un renvoi de l’affaire syrienne devant la CPI et au cours de la réunion de l’Assemblée générale de l’ONU, la semaine dernière à New York, plusieurs chefs d’Etat onT insisté sur la nécessité de déterminer les responsabilités en Syrie. Néanmoins le Conseil de sécurité de l’ONU a continué d’ignorer ces appels urgents.

En refusant d’inclure un renvoi devant la CPI ou tout autre mécanisme d’attribution des responsabilités dans la résolution adoptée aujourd’hui, le Conseil de sécurité de l’ONU a échoué à nouveau à mettre fin au cycle de violence en Syrie, a ajouté Karim Lahidji.

Bien que la résolution adoptée aujourd’hui spécifie que ceux qui ont décidé d’utiliser des armes chimiques “seront tenus pour responsables”, elle ne prévoit aucun mécanisme d’attribution des responsabilités. La FIDH insiste à nouveau pour que le Conseil de sécurité de l’ONU adopte des mesures concrètes pour garantir que justice soit faite en Syrie, aussi bien pour les victimes des crimes passés que pour la prévention de crimes futurs.

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