Syrie : Razan Zaitouneh et ses trois collègues doivent être libérés sains et saufs

13/12/2013
Communiqué
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Seize organisations de défense des droits humains appellent à la libération immédiate et sans conditions de quatre activistes syriens, enlevés dans la banlieue de Damas le 9 décembre 2013, apparemment en raison de leurs activités humanitaires et de défense des droits humains.

Razan Zeitouneh, écrivaine et défenseure des droits humains syrienne, lauréate de nombreux prix, a été enlevée avec son mari, Wa’el Hamada, et deux collaborateurs, Nazem Hamadi et Samira Khalil, par des inconnus le 9 décembre 2013 dans les locaux que partagent le "Violations Documentation Center" (VDC) et le "Local Development and Small Projects Support" (LDSPS), à Douma, dans la banlieue de Damas, situé dans la Ghouta orientale. Cette zone est sous le contrôle de plusieurs groupes d’opposition armés et est actuellement assiégée par les forces gouvernementales.

Razan Zaitouneh nous a envoyé ce message 5 jours avant son enlèvement

Dans une déclaration commune publiée le 10 décembre, le VDC et le LDSPS ont expliqué que Razan Zeitouneh a été enlevée en raison de ses activités en tant que membre fondateur de ces organisations. Le VDC est une ONG indépendante qui documente les violations des droits humains commis par le gouvernement syrien. Le LDSPS apporte une assistance humanitaire, en particulier aux centres médicaux dans des régions comme celle de la Ghouta orientale.

Comme beaucoup d’autres activistes défenseurs des droits humains considérés par le gouvernement comme impliqués dans les manifestations en faveur des réformes, Razan Zaitouneh a été contrainte de vivre en clandestinité en 2011, après avoir reçu des menaces émanant des autorités syriennes. Elle a également ces derniers mois été l’objet de menaces proférées par au moins un groupe de l’opposition armée dans la région de la Ghouta orientale.

Razan Zaitouneh a récemment été la lauréate du Prix international Femme de courage 2013. Elle a également reçu le Prix Anna Politkovskaya et, en 2011, le Prix Sakharov pour la liberté de l’esprit, décerné par le Parlement européen.

Les activistes de la société civile, les écrivains, les journalistes et les juristes ont payé un lourd tribut depuis le début du conflit en Syrie. Victimes d’exécutions illégales, de disparitions forcées, de détentions arbitraires, de torture et autres mauvais traitements de la part des forces de sécurité gouvernementales, ils sont également devenus plus récemment, la cible de groupes de l’opposition armée qui n’approuvent pas leurs activités. Toutes les parties au conflit doivent respecter le droit humanitaire international, qui interdit l’enlèvement de civils, la prise d’otages et la torture.

Organisations signataires :

1. Alkarama Foundation
2. Amnesty International
3. Cairo Institute for Human Rights Studies (CIHRS)
4. Euro-Mediterranean Human Rights Network
5. FIDH (International Federation for Human Rights) - dans le cadre de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme
6. Gulf Center for Human Rights
7. Humanist Institute for Cooperation with Developing Countries (Hivos)
8. Institute for War and Peace Reporting (IWPR)
9. International Civil Society Action Network (ICAN)
10. International Media Support (IMS)
11. LAWYERS FOR LAWYERS
12. PEN International
13. Reporters Without Borders
14. SKeyes Center for Media and Cultural Freedom
15. Syrian Center for Media and Freedom of Expression (SCM)
16. World Organisation Against Torture (OMCT) - dans le cadre de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme

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