Maroc : Appel à la libération d’Ali Anouzla !

20/09/2013
Communiqué

La FIDH appelle à la libération d’Ali Anouzla, journaliste marocain et responsable de la version arabophone du site d’information en ligne Lakome.com, arrêté le 17 septembre et maintenu depuis, en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire à Casablanca.

L’arrestation de M. Anouzla était confirmée le jour-même dans un communiqué du Procureur général du roi auprès de la cour d’appel de Rabat, informant de sa décision d’interroger le journaliste à propos d’une vidéo « publiée sur le site » Lakome.com. Cette vidéo attribuée à l’organisation Al Qaida au Maghreb islamique contient une « incitation claire et directe à la commission d’actes terroristes au Maroc ».

Les organisations marocaines et internationales de défense des droits de l’Homme et des libertés d’information ont unanimement dénoncé cette arrestation qui selon les informations connues, semble constituer une violation de la liberté d’information. L’article publié par Lakome.com et qui renvoie vers une vidéo de propagande djihadiste, décrit le contenu de la vidéo, la définit comme de la propagande et ne soutient d’aucune manière les propos qui y sont tenus.

Bien que les charges ne soient toujours pas connues, les propos du Procureur général laissent penser que M. Anouzla pourrait être poursuivi au regard de la loi antiterroriste. Son maintien en garde à vue depuis 3 jours tend à confirmer cette hypothèse. En effet, le code pénal marocain prévoit que la garde à vue ne peut excéder un délai de 48h, contrairement à la législation antiterroriste autorisant une garde à vue de 4 jours et renouvelable.

La FIDH appelle les autorités marocaines à respecter leurs engagements internationaux en matière de respect des droits et des libertés et à garantir en particulier, le droit à la liberté d’information et la liberté des medias tel que garanti en particulier par l’article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Elle rappelle que le droit légitime des autorités de lutter contre le terrorisme ne peut en aucune manière constituer une limitation injustifiée de ces droits et libertés et qu’en outre, le droit à un procès équitable doit être garanti en toute circonstance.

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