Le 31 décembre 2018, nous n’oublierons pas Nabeel Rajab !

Le 31 décembre 2018, la cour de cassation du Bahreïn se prononcera en dernier ressort sur la peine de cinq ans de prison infligée à Nabeel Rajab pour… de simples tweets. Il est notamment persécuté pour avoir défendu les libertés dans son pays, mais aussi pour avoir dénoncé les crimes commis par la coalition saoudienne au Yémen. Activistes emblématique, il fait l’objet de plusieurs campagnes de solidarité internationale pour demander sa libération, et a été récemment distingué comme citoyen d’honneur de la ville de Paris. La date annoncée par la justice bahreïni pour se prononcer sur son ultime recours est délibérée, laissant présager d’une confirmation de sa peine, voire d’un alourdissement. Journalistes, ONG, diplomates, citoyens du monde… le 31 décembre, n’oublions pas Nabeel Rajab, demandons sa libération !

Nabeel Rajab est le co-fondateur et président du Centre Bahreïni pour les droits humains (BCHR), directeur fondateur du Gulf Center for Human Rights (GCHR), Secrétaire général adjoint de la FIDH et membre du comité consultatif Moyen-Orient auprès de Human Rights Watch.

Nabeel est emprisonné depuis le 13 juin 2016, et condamné dans deux affaires distinctes :

 En juillet 2017, il a été condamné à une peine de 2 ans de prison pour « propagation de fausses informations et de rumeurs hostiles sur des questions nationales, avec l’objectif de discréditer et affecter négativement le prestige de l’État ». Cette première condamnation a été confirmée le 22 novembre 2017 en appel, puis le 15 janvier 2018 en cassation.

 Le 21 février 2018, il a été condamné par la Haute cour criminelle du Bahreïn à une peine de cinq ans d’emprisonnement pour avoir publié des tweets critiquant l’intervention du Bahreïn aux côtés de l’Arabie Saoudite au Yémen et dénonçant des atteintes aux droits humains dans son pays, notamment les tortures commises en détention.

Cette seconde affaire a débuté en juillet 2017 et a compté... 21 audiences. Cette accumulation d’audiences et de reports a pris la forme d’un véritable harcèlement judiciaire. Le 5 juin 2018, une cour d’appel confirmait cette condamnation, qui sera de nouveau examinée en cette veille du nouvel an. Ce harcèlement procédural s’ajoute à des conditions de détention inhumaines, aggravant des problèmes de santé chroniques.

La peine de 5 ans de prison risque d’être définitivement confirmée, voire alourdie, lors de l’audience « de la dernière chance » du 31 décembre devant la Cour de Cassation.Cette date semble délibérément choisie pour que la décision intervienne loin des regards médiatiques et de la pression diplomatique internationale, ce qui est inquiétant en soi.

Journalistes, ONG, diplomates, citoyens du monde… le 31 décembre, nous n’oublierons pas Nabeel Rajab ! Nous suivrons de près le verdict rendu pour son appel en cassation, pour lequel nous exhortons les autorités bahreïnies à le libérer.

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