Tunisie : Jabeur Mejri enfin libre !

06/03/2014
Communiqué

La FIDH se félicite de la libération de Jabeur Mejri et salue la mobilisation du comité de soutien à Jabeur, ainsi que des ligues membres et partenaires de la FIDH et de toutes les personnes, institutions, groupes et organisations qui a permis la libération du premier prisonnier d’opinion en Tunisie de l’ère post-Ben Ali.

La FIDH appelle les autorités tunisiennes à mettre un terme aux détentions et toute autre forme de répression des libertés d’expression et de conscience visant en particulier les jeunes artistes, journalistes blogueurs et libres penseurs en Tunisie. Elle demande par ailleurs que l’ensemble des charges retenues contre Jabeur Mejri soient abandonnées.

« C’est un soulagement que de voir aujourd’hui Jabeur Mejri libre après deux années de détention arbitraire. Il appartient tant à la justice tunisienne qu’aux autorités exécutives et législatives de veiller à ce qu’un tel déni de l’exercice des libertés ne puisse plus se reproduire et que Jabeur soit ainsi le premier et le dernier prisonnier d’opinion tunisien" a déclaré Karim Lahidji, président de la FIDH. 

Rappel de la situation

Le 28 mars 2012, le tribunal de première instance de Mahdia condamnait Jabeur Mejri et son ami Ghazi Beji, à une peine d’emprisonnement de sept ans et demi et une amende de 1200 dinars aux motifs de "propagation d’écrits et de publications de nature à perturber l’ordre public, d’atteintes à autrui à travers les réseaux publics de communication et d’atteintes aux bonnes moeurs" suite à leur publication de dessins jugés offensants envers l’Islam.

La FIDH avec ses organisations membres ainsi que la société civile et le comité de soutien s’est mobilisé pour la libération de Jabeur Mejri. À l’occasion de la commémoration de la journée internationale des droits de l’Homme, 10 décembre 2013, une conférence de presse et une marche de solidarité ont été organisées.

Par ailleurs, le 21 janvier 2014, le président de la FIDH, Karim Lahidji, avait mené une délégation de la société civile tunisienne et d’ONG internationales à la prison de Mahdia pour y rendre visite à Jabeur Mejri en détention. Il avait alors appelé à sa libération immédiate.

Jabeur Mejri a été gracié suite à une demande de ses avocats. Annoncée le 17 février 2014, la grâce présidentielle n’avait toutefois pas été suivie d’effet au prétexte de l’existence d’une nouvelle affaire cette fois de droit commun le concernant.

Après un refus implicite du juge d’instruction en charge de cette affaire d’accéder à la demande de libération provisoire introduite par les avocats, la chambre de mise en accusation de Monastir a infirmé cette mesure et a décidé la libération de Jabeur Mejri le 4 mars 2014.

Jabeur Mejri a été libéré après avoir purgé deux ans en prison.

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