Assaut du théâtre de Moscou

31/10/2002
Communiqué

la FIDH saisi le Rapporteur spécial de l’ONU sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires

Paris, le 31 octobre 2002 -

La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) a saisi le Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires de l’ONU concernant le déroulement de l’assaut mené par les forces de l’unité antiterroriste du service fédéral de sécurité le samedi 26 octobre, consécutif à la prise d’otages du théâtre de Moscou.

En effet, cet assaut a été l’objet de l’exécution sommaire de la quasi-totalité des preneurs d’otages en violation flagrante avec les obligations internationales de la Russie et les prescriptions des instruments internationaux, y compris les pactes de l’ONU et le code de conduite pour les responsables de l’application des lois (article 3).

Au surplus, l’intention criminelle des responsables de l’application des lois impliqués ne fait aucune doute depuis que ceux-ci ont froidement rapporté leurs actes.

La majorité des preneurs d’otages a été abattue après que le gaz anesthésique, répandu quelques minutes avant dans la salle principale au premier étage du théâtre, a effectivement agi.

Ces faits ont été rapportés publiquement par des officiers du groupe Alpha qui se trouvaient à l’intérieur du théâtre depuis le 23 octobre 2002 et qui ont ensuite mené l’attaque finale. Dans le quotidien en ligne Gazeta, daté du 30 octobre, ils ont expliqué les détails de l’opération et ont déclaré " Pour achever les terroristes, nous avons enlevé nos masques qui nous gênaient. Nous les avons tous achevés " sauf trois. Ils ont ajouté qu’ils visaient directement le c ?ur pour éviter toute éventuelle convulsion. De plus, ils disent avoir fusillé les preneurs d’otages qui, au moment de l’assaut, n’étaient pas dans la salle principale et qui cherchaient à s’enfuir par les étages supérieurs.

La FIDH insiste sur le fait que les chiffres relatifs au nombre de terroristes tués varient entre 30 et 50, aucun chiffre officiel n’a été fourni par les autorités russes.

La FIDH considère que la conduite des forces de l’unité antiterroriste a été en l’espèce contraire aux instruments internationaux de protection des droits de l’Homme qui garantissent en toutes circonstances le droit à la vie et à un procès équitable.

La FIDH a prié le Rapporteur de l’ONU de considérer de manière urgente cette situation et d’intervenir auprès des autorités russes afin que celles-ci enquêtent sur les violations commises et identifient les responsables de ces agissements et qu’ils soient jugés conformément aux textes internationaux et nationaux applicables en l’espèce.

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