Les plages et palmiers des Maldives donnent un aspect de paradis sur Terre. Un paradis où se trouve un coin d'enfer: la peine de mort pour mineur. Les Maldives l'ont réintroduite le 27 avril après un moratoire de 60 ans, prévoyant qu'elle soit applicable dans certains cas pour des enfants dès l'âge de 7 ans.

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Le gouvernement a indiqué avoir déjà commencé à organiser des installations pour la peine de mort dans la principale prison du pays. Il assure qu'il a été contraint de réintroduire cette mesure extrême après une série d'attaques au couteau et une hausse de la criminalité due à des gangs.

Condamné, mais exécuté qu'à 18 ans

C'est justement pour un meurtre au couteau qu'un adolescent de 16 ans a été inculpé et devient le premier mineur susceptible d'encourir la peine de mort depuis son rétablissement. Le meurtre d'un homme de 21 ans par cet adolescent s'est produit en décembre 2013 dans une bagarre sur fond de trafic de drogue à Male, capitale du pays.

On ne sait pas encore si l'accusation demandera la peine de mort. Mohamed Shareef, ministre dans l'équipe du président Abdulla Yameen, n'a pas voulu dire si le garçon risquerait de rejoindre le couloir de la mort. Le ministre essaie de cacher un certain malaise: "Même en cas de condamnation, la procédure est très longue quand il s'agit de la peine capitale".

La loi des Maldives prévoit que les mineurs accusés de meurtres ne peuvent bénéficier de la "clémence" de la justice prévue pour les mineurs de moindres infractions. Par ailleurs, condamné à mort, un mineur ne peut être exécuté avant l'âge de 18 ans.

"Profonde inquiétude"

Un porte-parole de la police Abdulla Nawaz a indiqué que cinq personnes étaient emprisonnées dans cette affaire et que trois étaient des mineurs, deux de 16 ans et l'un de 14 ans. Deux de ces mineurs sont inculpés pour des infractions périphériques à ce crime.

Ce rétablissement de la peine de mort chez les enfants a suscité l'indignation dans le monde, le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme ayant fait part fin avril sa "profonde inquiétude".

La Fédération internationale des Droits de l'homme (FIDH) a estimé de son côté mercredi que la possibilité de condamner à mort un enfant de sept ans "constitue une atteinte énorme aux droits de l'homme fondamentaux".


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