Iran : Nasrin Sotoudeh et Jafar Panahi recoivent le prix Sakharov

26/10/2012
Communiqué
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Paris, le 26 octobre, 2012. La Fédération Internationale des ligues des Droits de l’Homme (FIDH) et la Ligue des Droits de l’Homme Iranienne (LDDHI) expriment leur grande solidarité et soutiennent l’avocate des droits de l’Homme iranienne Nasrin Sotoudeh et le cinéaste Jafar Panahi qui ont tous deux reçu le prix Sakharov aujourd’hui, un prix établi en 1988 par le Parlement Européen pour honorer les personnes et les organisations dédiant leur vies à la défense des droits de l’Homme, et la liberté de pensée.

« Ceci est une immense victoire pour Nasrin, Jafar et tous les défenseurs des droits de l’Homme iraniens. Mais nous sommes extrêmement inquiets pour la santé de Nasrin qui se détériore rapidement après plus de dix jours de grève de la faim. Nous appelons les autorités iraniennes à la libérer et à cesser imédiatement de lui faire subir des conditions de détention arbitraires et punitives », a déclaré Karim Lahidji, vice-président de la FIDH et président de la LDDHI. « Elle a déjà failli mourir en 2010 à la suite de trois grèves de la faim afin de protester contre ses conditions de détention et la violation de son droit à un procés équitable », a-t-il ajouté.

Mme Nasrin Sotoudeh, une avocate des droits de l’Homme en Iran, est reconnue pour sa défense des mineurs condamnés à mort et des prisonniers de conscience. Elle est aussi membre de la ligue partenaire de la FIDH, le Defenders of Human Rights Centre (DHRC), fondé par le prix Nobel de la Paix Shirin Ebadi.

Détenue dans la prison d’Evin depuis septembre 2010, elle a subi des conditions de détention de plus en plus restrictives et clairement discriminatoires et arbitraires. Au cours des dernières semaines, le jour de visite accordé à Nasrin Sotoudeh a été changé du dimanche au mercredi sans aucune justification par les autorités de la prison. En plus de la priver de visites en tête à tête avec ses proches, la nouvelle mesure, qui s’oppose aux règles carcérales, a rendu de plus en plus difficile l’organisation de visites familiales depuis trois mois.

Auparavant, Mme Sotoudeh avait été maintenue en isolement pendant de longues périodes et privée de tout contact avec sa famille et son avocat. Elle a aussi été victime d’actes de torture en détention, à des fins de confession forcée. Le 11 juillet, les autorités ont interdit à son époux et sa fille de 12 ans de voyager à l’étranger.

“Les conditions de détention imposées à Nasrin Sotoudeh sont inacceptables et visent clairement à lui imposer des punitions supplémentaires en raison de ses activités de défense des droits de l’Homme”, a dit Souhayr Belhassen, présidente de la FIDH. “Mais nos pensée vont aussi à Ales Bialiatski, un des deux autres finalistes pour le Prix Sakharov. Ales, qui est le fondateur et président du Centre Viasna pour les Droits de l’Homme en Belarus et vice-président de la FIDH, est aussi en détention arbitraire depuis août 2011 et la FIDH va continuer sans répit à se battre pour sa libération”, a-t-elle ajouté.

Contact presse : presse@fidh.org

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