En tant que collectif d’organisations non-gouvernementales de défense des droits humains et de la liberté de la presse, nous vous appelons à innocenter et à libérer Zhang Zhan, une ancienne avocate devenue journaliste et défenseuse des droits humains, gravement malade et qui risque de mourir prochainement si elle est maintenue en détention.
En février 2020, Zhang Zhan s’est rendue, tout comme d’autres journalistes chinois, dans la ville de Wuhan pour couvrir les premiers jours de la pandémie de coronavirus. Zhang Zhan a fait un travail remarquable d’information du public sur la crise sanitaire en application du principe de liberté de la presse que consacre l’article 35 de la Constitution de la République populaire de Chine.
Le 28 décembre 2020, Zhang Zhan a été condamnée à quatre ans de prison par le Tribunal du nouveau district de Pudong à Shanghai pour avoir « attisé des querelles et provoqué des troubles » à l’issue d’un procès d’à peine trois heures qui n’a pas respecté les normes internationales en matière d’équité.
Dans l’acte d’accusation, les procureurs l’accusent, sans fournir de preuves, d’avoir publié une large quantité de « fausses informations » et lui reprochent aussi d’avoir participé à des entretiens avec des médias étrangers, ce qui n’est en aucune façon répréhensible. Zhang Zhan a toujours refusé de plaider coupable et a protesté de son innocence à travers une grève de la faim qui a gravement dégradé son état de santé.
Zhang Zhan a perdu beaucoup de poids ces dernières semaines et est maintenant gravement malade. Elle n’a été hospitalisée que 11 jours au début du mois d’août avant d’être renvoyée en prison où elle risque de mourir si elle n’est pas libérée immédiatement. Zhang Zhan a aussi été victime de mauvais traitements, ce qui va clairement à l’encontre de la Convention des Nations Unies contre la torture que la Chine a ratifiée en 1988.
Au nom de la dignité humaine, nous vous demandons, Monsieur le Président, d’accorder à Zhang Zhan l’opportunité de voir ses parents à nouveau en exerçant le pouvoir que vous accorde l’article 80 de la Constitution chinoise et en veillant à ce qu’elle soit libérée avant qu’il ne soit trop tard.
Veuillez agréer les assurances de notre très haute considération,
Copie :
Li Zhanshu
Président
République Populaire de Chine
Comité permanent de l’Assemblée populaire nationale
1 Qian Men Xi Da Jie
Xicheng District, Beijing 100013