"La loi du silence, à contre-courant de la tendance internationale"

09/10/2008
Rapport
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Publication d’un rapport de mission internationale d’enquête

A l’occasion de la journée mondiale contre la peine de mort, la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) publie un rapport sur la peine de mort au Japon intitulé : « La peine de mort au Japon : la loi du silence, à contre-courant de la tendance internationale ».

Ce rapport est le résultat d’une mission d’enquête réalisée par la FIDH en juillet 2008, afin d’évaluer les mesures prises par le gouvernement japonais, suite aux recommandations émises lors d’une précédente enquête en 2003.

Les conclusions de ce rapport sont accablantes : « Le Japon continue de condamner à mort des criminels et de les enfermer pendant des décennies dans des prisons où règnent le secret et l’isolement, dans l’ignorance ou le mépris de l’opinion mondiale », affirme Florence Bellivier, Secrétaire générale de la FIDH. En outre, le rythme des exécutions s’est accéléré ces dernières années, « 2008 a marqué le record en nombre d’exécutions au Japon, et ce depuis au moins quinze ans : nous assistons à un véritable recul » ajoute Dan Van Raemdonck, Vice-Président de la FIDH. 13 personnes ont été exécutées depuis le début de l’année et 102 personnes sont actuellement détenues dans les couloirs de la mort. Aucune révision de procès de condamnés à mort n’a été acceptée depuis 1986 et aucun condamné n’a été gracié depuis 1975.

« Nous sommes également inquiets par les réformes de la procédure pénale qui entreront en vigueur d’ici la fin de l’année, et pourraient renforcer encore davantage l’inégalité entre le Parquet et la défense et aboutir à un accroissement du nombre de condamnations à mort », a déclaré Jia-Zhen Wu, membre du bureau exécutif de l’Association taiwanaise des droits de l’Homme, qui a participé à la mission de la FIDH au Japon.

La FIDH appelle le gouvernement et le législateur japonais à adopter, dans les plus brefs délais un moratoire sur la peine capitale, première étape vers l’abolition. Dans l’intervalle, la FIDH demande notamment au Japon de réduire le nombre d’infractions relevant de la peine capitale, de réformer le système de la garde à vue, et de garantir l’égalité des armes des parties aux procès.

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