Lettre ouverte des parlementaires européens aux gouvernements d’Amérique Latine

17/12/2010
Communiqué
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Bruxelles, 17 Décembre 2010

En février 2009, les activités illégales du DAS, l’un des services de renseignement colombien, ont été révélées publiquement : de nombreuses personnes, dont les juges de la Cour suprême, des défenseurs des droits de l’Homme, des journalistes, des syndicalistes, des opposants politiques et des membres d’ONG, ont été espionnées, stigmatisées, discréditées, menacées et persécutées par le DAS.

Plusieurs procédures judiciaires à l’encontre des fonctionnaires du DAS impliqués dans cette affaire d’espionnage illégale sont en cours. Le 28 août dernier, un des ex sous directeur du DAS, Jorge Alberto Lagos, a été condamné à huit ans de prison, et a reconnu publiquement les faits. Nous nous félicitons de ces avancées judiciaires.

Arguant d’un manque de garanties de la part de la justice colombienne, plusieurs fonctionnaires du DAS cherchent à fuir le pays en demandant l’asile territorial dans les pays voisins. Le 19 novembre dernier, Maria del Pilar Hurtado, ex-directrice du DAS, a ainsi obtenu l’asile territorial au Panama.

Nous exprimons nos inquiétudes quant à cette récente décision du gouvernement du Panama qui promeut l’impunité des responsables des graves activités illégales du DAS.

Nous souhaitons rappeler aux gouvernements des pays d’Amérique Latine que, selon la Convention de Genève de 1951 l’asile politique ne doit pas être octroyé aux personnes pour lesquelles il existe des motifs sérieux permettant de considérer qu’elles ont commis un crime grave de droit commun, ou qu’elles se sont rendues coupables d’agissements contraires aux buts et aux principes des Nations Unies.

Dans ce sens, nous exhortons les gouvernements des pays d’Amérique Latine à ne pas octroyer l’asile territorial aux personnes poursuivies dans l’affaire du DAS.

Nous réitérons également au gouvernement Colombien qu’il a l’obligation de protéger toutes les personnes mise en accusation dans l’affaire du DAS afin que la justice puisse avancer sur ce dossier et nous nous félicitons des dernières déclarations du nouveau président Colombien, M.Juan Manuel Santos, rappelant que la justice colombienne offre toutes les garanties nécessaires à son bon fonctionnement.

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