RCA : Pour le déploiement rapide d’une opération de maintien de la paix de l’ONU

Le Conseil de sécurité des Nations unies, réuni lundi, a discuté de différentes options pour répondre à la situation de crise en République centrafricaine. L’adoption d’une résolution est prévue la semaine prochaine. Dans une lettre ouverte adressée aux membres du Conseil de sécurité, la FIDH appelle les Nations unies à une réponse globale, cohérente et ambitieuse y compris via la création d’une opération de maintien de la paix en RCA.

Le Conseil de sécurité des Nations unies doit sans plus tarder décider de l’envoi d’une opération de maintien de la paix en RCA, a déclaré Karim Lahidji, président de la FIDH. Tout délai dans sa mise en œuvre plongera encore un peu plus le pays dans le sang et le chaos.

Le Conseil de Sécurité a débattu de l’appui financier et logistique à la MISCA (la force de l’Union africaine déployée en RCA) et du renforcement de son mandat. Si ces éléments sont urgents et nécessaires, ils seront insuffisants pour stopper la situation d’insécurité dans le pays. La MISCA n’a en effet pas la capacité ni l’expertise pour traiter une situation où des crimes internationaux sont commis en masse et où les violences inter-communautaires s’amplifient. Surtout, une telle situation requiert des Nations unies une approche globale pour répondre aux défis liés à la transition politique, la protection des droits humains et la consolidation de l’État de droit. La FIDH appelle ainsi au déploiement d’une force des Nations unies pour garantir une protection effective de la population, le rétablissement sur le long terme de la sécurité et la réconciliation.

A cet égard, le dernier rapport du Secrétaire général des Nations unies sur la situation en RCA rendu public cette semaine comprend déjà des dispositions et recommandations concernant la création d’une opération de maintien de la paix des Nations unies. Il souligne par ailleurs la dégradation de la situation dans le pays, faisant écho aux récentes publications de la FIDH qui dénoncent les graves crimes commis par des éléments de l’ex Séléka – tels les meurtres, viols, enlèvements, pillages et destructions de biens, et la multiplication des violences inter-communautaires.

Ainsi, dans une lettre ouverte publiée ce jour, la FIDH appelle les membres du Conseil de sécurité à autoriser les Nations unies à préparer dès à présent la transformation de la MISCA en opération onusienne de maintien de la paix. Le mandat de cette opération doit être fort pour inclure la protection des défenseurs des droits humains et autres groupes vulnérables, la réforme du secteur de la sécurité et la démobilisation des groupes armés. Cette opération doit par ailleurs pouvoir soutenir une transition politique apaisée, un processus de réconciliation nationale et contribuer à la lutte contre l’impunité des auteurs des crimes les plus graves devant la justice nationale ou internationale.

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