Mali : Deuxième lecture du projet de Code de la famille et de la Personne

24/09/2009
Communiqué

Lettre ouverte au Président de la République du Mali, M. Amadou Toumani Touré : La FIDH rappelle le Mali à ses obligations internationales concernant les droits des femmes

Monsieur le Président de la République,

La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) a pris acte de votre décision, le 26 août 2009, de ne pas promulguer et de renvoyer en deuxième lecture devant l’Assemblée nationale le Code des personnes et de la famille.

Tout en sachant que votre décision est parfaitement conforme à la Constitution malienne, nous n’exprimons pas moins notre inquiétude au vu des circonstances qui ont conduit à cette décision : des manifestations des forces les plus conservatrices du pays, opposées à toute avancée pour les droits des femmes. L’adoption de ce code, le 3 août 2009 par l’Assemblée nationale, après dix longues années de réflexion et de concertation entre les acteurs de la société malienne, constituait une avancée notable pour le respect des droits des femmes maliennes.

En effet, son adoption permettrait d’incorporer dans la législation malienne certaines des dispositions contenues dans les textes internationaux et régionaux que le Mali s’est engagé à respecter, notamment la Convention des Nations unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, ratifiée en 1985, le Protocole à la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples relatif aux droits des femmes, ratifié en 2005, ainsi que la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant, ratifiée en 1990. A ce jour encore, les femmes maliennes ne jouissent pas des droits universels, énumérés dans ces instruments.

Nous espérons que le texte sera examiné par l’Assemblée nationale dans les plus brefs délais, et que sa relecture ne se traduira pas par une révision à la baisse. Ces réformes, en ce qu’elles tendent vers l’égalité entre les sexes, sont indispensables au respect des droits humains des femmes maliennes et honoreraient la République du Mali.

Nous avons confiance dans votre volonté de promouvoir les droits des femmes maliennes et comptons sur vous pour éviter tout recul en deuxième lecture de la loi adoptée en première lecture.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre haute considération.

Souhayr Belhassen
Présidente de la FIDH

Lire la suite