Mali : la FIDH et l’AMDH condamnent fermement les assassinats perpétrés à Kidal

20/05/2014
Communiqué
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Le 17 Mai 2014, à Kidal, huit personnes ont été tuées par des éléments du Mouvement nationale de libération de l’Azawad (MNLA) et du Mouvement armé de l’Azawad (MAA). Parmi les victimes, figureraient 2 préfets et 4 sous-préfets de la région. La FIDH et l’AMDH condamnent ces actes qui constituent des violations graves de droits humains et mettent en péril le fragile processus de pourparlers entre les autorités maliennes et les groupes armés.

« Nous sommes préoccupés par ce regain de tension et choqués par l’assassinat des civils et des représentants de l’État. Nous exhortons les autorités judiciaires maliennes, avec le soutien de la communauté internationale, à faire la lumière sur ces actes afin de poursuivre leurs auteurs », a déclaré Me Moctar MARIKO, président de l’AMDH.

Ces violences sont survenues à l’occasion de la visite du Premier ministre Moussa Mara à Kidal, le 17 mai 2014. La veille, le Premier ministre avait entamé une visite dans les régions du nord, en se rendant à Tombouctou. Il avait ensuite tenté de rejoindre Kidal, fief des groupes armés indépendantistes touaregs, où son avion fut d’abord empêché d’atterrir par des manifestants, avant de pouvoir finalement se poser. Le premier ministre s’était ensuite rendu au camp militaire des forces armées et de sécurité du Mali (FAMA).

Des combats ont alors éclaté opposant les FAMA aux groupes armés, notamment le MNLA et le MAA. Le bilan serait de huit morts et 25 blessés au sein des FAMA et 28 morts et 62 blessés parmi le MNLA et le MAA. Une trentaine de fonctionnaires ont été pris en otage et détenus au siège du gouvernorat de Kidal par des groupes armés qui les ont relâchés le 19 mai 2014.

Ces combats constituent une violation du cessez le feu et de l’accord préliminaire à l’élection présidentielle conclu le 18 juin 2013, ayant permis la tenue, en juillet et août 2013, d’un scrutin présidentiel marqué par une mobilisation record et la tenue des élections législatives en novembre et décembre 2013, lesquelles avaient consacré le retour définitif à l’ordre constitutionnel.

Au mois de novembre 2013, la tentative de visite de Kidal par l’ex premier ministre Oumar Tatam Ly avait été aussi émaillée de violences ayant fait trois victimes civiles suite au caillassage des véhicules des officiels maliens et de l’occupation de l’aérodrome.

«  Il est crucial que les parties, notamment le MNLA, le MAA, HCUA et le gouvernement malien se retrouvent à la table des négociations pour trouver un accord de paix définitif et inclusif préservant l’unité du Mali, le respect des droits humains, et le droit des victimes à la vérité, la justice et à la réparation », a déclaré Karim Lahidji, président de la FIDH.

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