Intervention orale de la LIDHO sur la situation en Côte d’Ivoire

30/09/2002
Communiqué

Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs les Commissaires,
Honorables invités,

La LIDHO est honorée de prendre la parole devant la Commission au moment où la Cote d’Ivoire traverse une période de crise avec des conséquences graves pour les droits de l’Homme.

Son président aurait voulu être lui même présent, mais il n’a pas pu venir pour des difficultés que l’on peut deviner. La LIDHO se trouve un front qui est quotidiennement le sien, celui de la défense des droits de l’Homme.

Monsieur le Président, la LIDHO voudrait avant toute chose s’excuser auprès de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples puisque, malgré son statut d’observateur, elle n’a pu vous présenter régulièrement ses rapports sur la situation des droits de l’Homme en Cote d’Ivoire. Cette situation est cette fois réparée grâce à la FIDH qui a pris en charge notre représentation.

La LIDHO, crée le 2 mars 1987, a pour objet la promotion et la protection des droits de l’Homme : Elle est affiliée à la FIDH et membre fondateur de l’IUDH. Elle travaille en étroite collaboration avec d’autres ONG nationales et internationales des droits de l’Homme.

Situation en Cote d’Ivoire

Depuis le 19 septembre 2002, des événements sanglants, pressentis d’abord comme une mutinerie, plonge la Cote d’Ivoire toute entière dans un état de choc et maintien encore de nombreuses populations, notamment celles des zones dits de guerre, dans la peur, la psychose, le dénuement, le désespoir et la mort au quotidien. Il en découle comme on peut l’imaginer des violations graves et massives des droits de l’Homme comme suit .
 Exécutions sommaires ;
 Menaces de mort au quotidien et exactions à l’endroit de la population ivoirienne, bien sur, mais aussi et surtout des communautés étrangères fortes importantes en Cote d’Ivoire ;
 Drame humanitaire dans les zones rebelles, dont des problèmes d’accès à l’eau, aux médicaments... ;
 Interpellations et arrestations arbitraires ;
 oppositions entre communautés
 Démolitions et ou incendies d’habitations précaires faisant de nombreux sans abris et déplacés dont de nombreux ressortissants de pays voisins
 Sabotage des installations de la presse
 
Bref, les droits de l’Homme sortent du purgatoire pour entrer en enfer !

Recommandations

Monsieur le Président, la LIDHO, comme à son habitude et conformément à sa constitution,
 condamne toutes les exactions d’ou qu’elles viennent
 condamne toute recherche de solution par la violence sous toutes ses formes et appelle donc à la négociation.
 Est préoccupée par la logique de guerre qui semble aujourd’hui l’emporter en Cote d’Ivoire
 Est préoccupée par le sort des étrangers vivant en Cote d’Ivoire tout comme la situation des personnes vivants dans les zones occupées car tout se passe comme si chaque camp utilisait ses propres modes d’exactions et d’atteintes aux droits de l’Homme

La LIDHO recommande :
 La cessation des hostilités et l’institution d’un véritable cessez-le-feu afin que s’engage une négociation effective entre les parties
 La constitution d’un commission d’enquête internationale indépendante chargée de faire la lumière sur toutes les violations des droits de l’Homme suite à ce conflit et faire en sorte que les auteurs de ces exactions ne restent pas impunis

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Commissaires, je voudrai vous remercier de m’avoir écouté.

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