« Côte d’Ivoire / Attaque du camp de Nahibly : une occasion de rendre justice »

La FIDH, la LIDHO et le MIDH publient une note intitulée « Côte d’Ivoire / Attaque du camp de Nahibly : une occasion de rendre justice » qui revient sur les circonstances et les crimes qui se sont déroulés le 20 juillet 2012 avant, pendant et après l’attaque de ce camp de déplacés.

La FIDH, la LIDHO et le MIDH publient une note intitulée « Côte d’Ivoire / Attaque du camp de Nahibly : une occasion de rendre justice » qui revient sur les circonstances et les crimes qui se sont déroulés le 20 juillet 2012 avant, pendant et après l’attaque de ce camp de déplacés à la sortie de la ville de Duékoué.

Cette note est publiée à l’issue d’une mission judiciaire en Côte d’ivoire, d’assistance des victimes et des familles de victimes de l’attaque du camp de déplacés de Nahibly, que le Groupe d’action judiciaire (GAJ) de la FIDH défend dans cette affaire. Le GAJ comprend pour les affaires en Côte d’Ivoire des avocats de la FIDH, de la LIDHO et du MIDH.

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La FIDH et ses organisations membres en Côte d’Ivoire, le MIDH et la LIDHO, se félicitent des avancées réalisées ces deux dernières semaines par la justice ivoirienne dans l’affaire de l’attaque du camp du Nahibly mais appellent les autorités judiciaires à procéder aux exhumations des corps enterrés dans des fosses communes dans les meilleurs délais et de tout mettre en œuvre pour que les auteurs des crimes perpétrés suite la destruction du camp de déplacés de Nahibly soient poursuivis.

Le 21 mars 2013, le juge d’instruction en charge des procédures judiciaires de l’affaire de l’attaque du camp de Nahibly et du charnier de Togueï, a procédé à un transport sur les lieux et une identification des fosses communes dans la ville de Duékoué. Ces actes d’enquêtes ont été réalisés à la suite des informations versées au dossier judiciaire par nos organisations qui représentent les familles de victimes. Selon celles-ci, les corps présents dans les fosses communes sont ceux de personnes arrêtées lors de l’attaque de Nahibly le 20 juillet 2012 et exécutées sommairement par des éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) et d’autres individus de Duékoué plus tard dans la journée.

« Les autorités ivoiriennes réalisent ainsi une avancée dans la lutte contre l’impunité, mais doivent aller plus loin en procédant aux exhumations des corps des victimes et à la convocation en justice des responsables présumés » a déclaré Souhayr Belassen, présidente de la FIDH.

Pour Patrick Baudouin, président d’honneur et responsable du Groupe d’action judiciaire (GAJ) de la FIDH , « Les autorités politiques ivoiriennes et l’ONUCI dont l’assistance technique a été sollicitée sont prêtes à procéder rapidement à ces exhumations. L’établissement des faits étant le préalable à l’établissement des responsabilités, c’est par ces exhumations et la recherche des preuves matérielles qu’il faut commencer. La balle est donc dans le camp du juge d’instruction ».

Il s’agit de procéder à une seconde exhumation dans cette affaire, qui doit permettre de fouiller 12 sites sur un total estimé à au moins 13 fosses communes. Le 12 octobre 2012, nos organisations avaient contribué à la découverte du charnier de Togueï. Six corps avaient été retrouvés dans un puits de ce quartier excentré de la ville de Duékoué.

« Cette affaire, hautement symbolique, est une occasion de faire avancer la lutte contre l’impunité en Côte d’Ivoire et faire comprendre aux gens en armes, particulièrement les agents de l’État, que les violations graves des droits de l’Homme ne resteront pas impunies » a déclaré René Hokou Légré, président de la LIDHO. « Pour que ce message soit totalement compris, il faut cependant que ces procédures judiciaires aillent jusqu’à leur terme et que les auteurs de ces crimes soient jugés » a ajouté Maître Drissa Traoré, président du MIDH.

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