« Ce premier renvoi d’un ancien chef d’Etat en procès devant la Cour pénale internationale consacre dans la pratique le principe fondamental selon lequel tous ceux qui sont accusés de crimes internationaux, y compris les chefs d’Etat et de gouvernement, doivent rendre des comptes devant la justice » , a déclaré Karim Lahidji, président de la FIDH. « Ce n’est cependant qu’une première étape dans la lutte contre l’impunité en Côte d’Ivoire » , a commenté Patrick Baudouin, président d’honneur de la FIDH.
« Les victimes des violences post-électorales attendent impatiemment que justice soit rendue. Le procès de Laurent Gbagbo devra permettre de faire la lumière sur les faits et d’entendre ce que l’ancien président aura à dire sur les crimes qui lui sont reprochés » , a commenté Yacouba Doumbia, Président du MIDH. « Néanmoins, les victimes des crimes commis par des éléments du camps Ouattara attendent encore que justice soit faite » , a-t-il ajouté.
Des procédures judiciaires ont été initiées devant la justice ivoirienne afin d’enquêter et de juger les responsables des crimes commis lors des événements post-électoraux en Côte d’Ivoire. Nos organisations, parties civiles aux côtés d’une centaine de victimes de tous les camps, sont très impliquées à soutenir les efforts en matière de lutte contre l’impunité au niveau national, et ont encore récemment regretté les lenteurs et les hésitations observées afin de mener à bien des enquêtes et poursuites à l’encontre de tous les responsables des crimes commis, en particulier parmi les éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) qui se seraient rendus responsables de crimes graves en 2010-2011, notamment à l’Ouest du pays.
« Nos organisations appellent à ce que, tant au niveau national que devant la CPI, les responsables des deux parties à la crise post-électorale, suspectés de violations graves des droits de l’Homme et de crimes internationaux, soient poursuivis » , a dit Pierre Adjoumani Kouame, président de la LIDHO.