Les juges de la CPI confirment les charges contre Laurent Gbagbo : une avancée contre l’impunité qui en appelle d’autres

Le 12 juin 2014 la Chambre préliminaire I de la Cour pénale internationale (CPI) a décidé de confirmer les charges à l’encontre de Laurent Gbagbo, ancien président ivoirien, ouvrant la voie à la tenue de son procès. Il est accusé de meurtre, viol, persécution et autres actes inhumains, constitutifs de crimes contre l’humanité, perpétrés dans le cadre des violences post-électorales en Côte d’Ivoire fin 2010-2011 qui ont fait entre 3000 et 5000 morts. Nos organisations se réjouissent de ce message fort en faveur de l’égalité de tous devant la loi, se félicitent de cette étape importante pour la lutte contre l’impunité des crimes commis en Côte d’Ivoire et appellent la justice ivoirienne et la CPI à poursuivre en justice les éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) qui se sont rendus responsables de crimes au cours de la crise post-électorale en 2010-2011.

« Ce premier renvoi d’un ancien chef d’Etat en procès devant la Cour pénale internationale consacre dans la pratique le principe fondamental selon lequel tous ceux qui sont accusés de crimes internationaux, y compris les chefs d’Etat et de gouvernement, doivent rendre des comptes devant la justice » , a déclaré Karim Lahidji, président de la FIDH. « Ce n’est cependant qu’une première étape dans la lutte contre l’impunité en Côte d’Ivoire » , a commenté Patrick Baudouin, président d’honneur de la FIDH.

« Les victimes des violences post-électorales attendent impatiemment que justice soit rendue. Le procès de Laurent Gbagbo devra permettre de faire la lumière sur les faits et d’entendre ce que l’ancien président aura à dire sur les crimes qui lui sont reprochés » , a commenté Yacouba Doumbia, Président du MIDH. « Néanmoins, les victimes des crimes commis par des éléments du camps Ouattara attendent encore que justice soit faite » , a-t-il ajouté.

Des procédures judiciaires ont été initiées devant la justice ivoirienne afin d’enquêter et de juger les responsables des crimes commis lors des événements post-électoraux en Côte d’Ivoire. Nos organisations, parties civiles aux côtés d’une centaine de victimes de tous les camps, sont très impliquées à soutenir les efforts en matière de lutte contre l’impunité au niveau national, et ont encore récemment regretté les lenteurs et les hésitations observées afin de mener à bien des enquêtes et poursuites à l’encontre de tous les responsables des crimes commis, en particulier parmi les éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) qui se seraient rendus responsables de crimes graves en 2010-2011, notamment à l’Ouest du pays.

« Nos organisations appellent à ce que, tant au niveau national que devant la CPI, les responsables des deux parties à la crise post-électorale, suspectés de violations graves des droits de l’Homme et de crimes internationaux, soient poursuivis » , a dit Pierre Adjoumani Kouame, président de la LIDHO.

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