La FIDH et la LGDH condamnent les assassinats du président Viera et du Général Na Waié

03/03/2009
Communiqué
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La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et son organisation membre en Guinée-Bissau, la Liga Guineense dos Direitos Humanos (LGDH), condamnent fermement les assassinats du chef de l’Etat, Joao Bernardo Vieira et du chef d’état-major des forces armées, le général Tagmé Na Waié ; et appellent au respect de l’ordre constitutionnel et la démocratie en Guinée-Bissau.

Le président Vieira, à la tête de l’État a été tué le 2 mars 2009 à l’aube par un groupe de militaires non identifié, peu après que le chef d’état-major, le général Tagmé Na Waié, ait été lui-même tué dans la nuit, lors d’un attentat à l’explosif contre le siège de l’état-major.

La FIDH et la LGDH condamnent ces actes et exigent la création d’une commission d’enquête indépendante afin d’identifier rapidement les auteurs et, le cas échéant, de les traduire en justice conformément aux normes internationales et les droits de la défense.

Selon des sources concordantes, à la suite de l’attentat contre le général Tagmé Na Waié, l’armée avait intimé l’ordre de suspendre leurs programmes à deux stations de radio privées de la capitale et aux journalistes de cesser leurs activités "pour leur propre sécurité".

La FIDH et la LGDH demeurent préoccupées par la situation politique et sécuritaire en Guinée-Bissau à la suite de ces assassinats et appellent les forces armées guinéennes à respecter pleinement l’ordre constitutionnel et l’intégrité physique et morale des populations civiles, des représentants politiques et des défenseurs des droits de l’Homme et des journalistes.

L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme avait, en décembre 2008, publié un rapport de mission d’enquête « Guinée-Bissau : les défenseurs des droits de l’Homme confrontés à un environnement détérioré »1 qui analysait les risques d’instabilité politique et sécuritaire du régime bissau-guinéen et leurs conséquences sur les défenseurs des droits de l’Homme et les libertés publiques dans un pays miné par la corruption, le narco-trafic et la main-mise de l’armée sur la politique depuis la guerre d’indépendance.

La FIDH et la LGDH demandent à l’Union africaine, la CEDEAO, les Nations unies et l’ensemble de la Communauté internationale d’appeler les forces armées et les autorités bissau-guinéennes au plein respect :

* des dispositions constitutionnelles en procédant à l’organisation des nouvelles élections présidentielles dans les 60 jours par le président ad interim en la personne du président de l’Assemblée nationale,

* de leurs engagements régionaux et internationaux en particulier de l’Acte constitutif de l’Union africaine qui « condamne tout changement anticonstitutionnel de gouvernement » et des dispositions de la Charte africaine des droits de l’Homme et des Peuples, du Pacte international sur les droits civils et politiques .

La FIDH et la LGDH appellent au retour de la normalité constitutionnelle, au respect des droits de l’Homme, à la paix et au strict respect des règles qui orientent un Etat de droit démocratique.

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