Le 7 septembre 2006, M. Omourbek Tekebaev, ancien président du Parlement kirghize et leader du parti « Ata Meken » et du mouvement « Pour les réformes », a été arrêté à l’aéroport de Varsovie où il devait participer au Forum mondial économique. M. Tekebaev est accusé de trafic de stupéfiant et risque jusqu’à 5 ans de prison après que les douaniers polonais ont trouvé près de 600 grammes d’héroine dans sa valise.
Cette arrestation intervient au moment de la préparation d’un vaste rassemblement populaire qui se tiendra le 17 septembre 2006 en présence du président de la République de Kirghizistan M. Bakiev et du Premier ministre M. Koulov. Cette manifestation a pour objectif de dresser le bilan des actions du gouvernement de M. Bakiev et des promesses faites par son cabinet au lendemain du changement de régime en mars 2005. Dans ce contexte, l’arrestation de l’une des figures clés de l’opposition est particulièrement préoccupante.
Le 7 septembre 2006, la Coalition des ONG kirghizes a publié une déclaration où elle considère l’arrestation de M. Tekebaev comme « une provocation monstrueuse des services spéciaux [kirghizes qui] a pour objectif de discréditer le leader d’opposition ». Les députés du parti « Ata Meken » ont demandé la libération immédiate de leur leader et ont menacé d’entamer une grève de la faim.
Le 8 septembre 2006, les députés d’opposition ont organisé au Parlement un visionnage de la cassette de vidéosurveillance de l’aéroport kirghize qui a révelé un certain nombre d’anomalies lors de l’enregistrement des bagages de M. Tekebaev, traités séparément des bagages des autres passagers.
Son arrestation a déjà suscité des vives protestations au Kirghizistan, notamment, par le blocage par de manifestants de la route Bichkek-Och, la seule voix de communication qui relie la région du Sud à la capitale.
La FIDH et le KCHR, son organisation membre au Kirghizistan, demandent aux autorités polonaises et kirghizes d’assurer dans les meilleurs délais une enqûete impartiale sur ces faits qui pourraient avoir une motivation politique.