la FIDH et la LDDH condamnent le meurtre d’un jeune homme de 18 ans par la police

26/10/2005
Communiqué

La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et son organisation affiliée, la Ligue djiboutienne des droits humains (LDDH), condamnent la répression policière disproportionnée de manifestations de lycéens et de collégiens.

Depuis le 23 octobre 2005, des manifestations de lycéens et de collégiens se sont organisées pour soutenir les revendications portées par le Syndicat des transports, en grêve depuis le 22 octobre.

Le 24 octobre, une première manifestation s’est soldée par l’arrestation d’environ 120 lycéens et collégiens, dont de nombreux mineurs. Ils ont été détenus au centre de rétention de l’école de police de Nagad et relâchés plus tard dans la journée.

Le même jour, vers 15h, au niveau du quatrième arrondissement (Bal Bala) de Djibouti-ville, les Forces nationales de police ont ouvert le feu à balles réelles sur des lycéens et collégiens regroupés en manifestation spontanée et non violente. Ces tirs ont causé la mort d’un jeune homme de 18 ans, M. Abdallah Mohamed Mahmoud et fait un blessé grave, M. Farhan Ahmed.

La FIDH et la LDDH sont extèmement préoccupées par le meurtre du jeune homme et considèrent que la répression par les Forces nationales de police des manifestations était manifestement excessive et disproportionnée, en violation des dispositions internationales de protection des droits de l’Homme, notamment le Pacte internationale relatif aux droits civils et politiques et la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples. La FIDH et la LDDH rappellent en outre que ces violations s’inscrivent dans un contexte particulièrement répressif à l’égard des droits fondamentaux, où travailleurs et syndicalistes sont licenciés abusivement et arrêtés pour l’exercice de leurs droits économiques et sociaux [1]

La FIDH et la LDDH demandent aux autorités djiboutiennes :
 le respect en toute circonstance du droit à la vie garanti par le Pacte international relatif au droit civil et politique et la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples ;
 d’assurer qu’une information judiciaire soit ouverte aux fins de poursuivre et de juger le ou les auteurs du meurtre du jeune lycéen ;
 le respect des droits syndicaux garantis par le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et la Convention n°98 de l’Organisation Internationale du Travail ;
 de mettre un terme à toute forme de harcèlement et de représailles à l’encontre des dirigeants syndicaux et syndicalistes, afin qu’ils puissent mener leur activité de défense des droits de l’Homme sans entrave ;
 plus généralement, de se conformer aux dispositions de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 9 décembre 1998, et plus particulièrement à son article 1 qui dispose que « Chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de promouvoir la protection et la réalisation des droits de l’Homme et des libertés fondamentales aux niveau national et international », et son article 11 qui stipule que « chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, d’exercer son occupation ou sa profession conformément à la loi ».

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