La FIDH condamne le coup d’Etat

03/08/2005
Communiqué

De sources concordantes, en l’absence du chef de l’Etat Maaouyia Ould Taya, des militaires mauritaniens, pour la plupart des membres de la garde présidentielle, ont perpétré mercredi matin un coup d’Etat à Nouakchott, en prenant le contrôle du siège de l’état-major, de la radio et de la télévision nationale. Depuis, des témoins rapportent que l’aéroport international a été fermé aux civils et que des tirs à l’arme lourde se sont fait entendre dans la capitale.

A 16 h 00, l’Agence mauritanienne d’information a diffusé un communiqué des auteurs de ce coup d’Etat annonçant que le "Conseil militaire pour la justice et la démocratie "prend le pouvoir en Mauritanie pour mettre fin aux pratiques totalitaires du régime dont notre peuple a tant souffert ces dernières années". Le Conseil précise qu’il exercera "le pouvoir pendant deux ans, le temps de mettre en place des institutions démocratique dans le pays".

Le coup d’Etat en Mauritanie met fin à 20 ans de présidence sans partage de Maaouyia Ould Taya.Depuis 1998, la FIDH était considérée comme organisation non grata dans ce pays. La FIDH a dénoncé tout au long de ce pouvoir (cf. <www.fidh.org> ; ) les graves violations des droits de l’Homme commises sous son autorité : politique raciste à l’égard des négro-mauritnaiens, torture systématique dans les lieux de détention, atteintes aux droits des défenseurs des droits de l’Homme, élections tronquées, libertés d’expression muselée...

La FIDH réaffirme néanmoins son attachement indéfectible aux principes démocratiques et condamne avec la plus grande fermeté les modes d’accession violente au pouvoir.

La FIDH appelle ainsi les membres de la communauté internationale à condamner ce coup d’Etat, et plus partculièrement à l’Union africaine et à l’Organisation internationale de la francophonie de suspendre la Mauritanie de leurs instances.

La FIDH appelle les putschistes à se conformer strictement au respect des dispositions internationales de protection des droits de l’Homme et du droit international humanitaire. La FIDH rappelle leur obligation de protéger les populations civiles en toutes circonstances.

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