Suite à l’annonce de la clôture de l’enquête menée par l’auditorat militaire, la Cour militaire de Kinshasa – Gombe ouvrira le 12 novembre le procès sur l’assassinat de M. Floribert Chebeya et la disparition de M. Fidèle Bazana Edadi, intervenus suite à leur convocation à l’inspection générale de la police le 1er juin 2010.
Malgré les nombreux appels pour l’établissement d’une commission d’enquête indépendante et crédible par la société civile congolaise et la communauté internationale, ce procès s’ouvrira alors que l’enquête telle que clôturée ne semble pas avoir été réalisée dans des conditions propres à garantir son indépendance et son impartialité. Et l’arrestation de plusieurs officiers de police n’occulte pas le fait que le principal suspect, l’Inspecteur général de la Police nationale, le Général John Numbi Tambo, ne se présentera pas dans le box des accusés. En outre, depuis la mort et la disparition des deux défenseurs, leurs familles ont été soumises à des actes d’intimidation et à des pressions importantes.
L’Observatoire rappelle que MM. Chebeya et Bazana font partie d’une longue liste de défenseurs tombés, menacés, harcelés, arrêtés, jugés en République démocratique du Congo (RDC) ces derniers mois pour leurs activités de défense des droits de l’Homme et que l’impunité des auteurs de ces crimes demeure entière, nourrissant ainsi le cycle de violence à leur encontre.
Ainsi, l’Observatoire appelle les autorités congolaises compétentes à veiller au bon respect du droit à un procès équitable, notamment en garantissant la mise en place de mesures de protection afin d’assurer la sécurité des familles des victimes, témoins et des avocats de la partie civile. En outre, elle appelle la Commission africaine des droits de l’Homme et des Peuples, la MONUSCO et les représentations diplomatiques à observer les conditions de déroulement du procès. Enfin, l’Observatoire renouvelle aux autorités congolaises sa demande d’établir une commission d’enquête indépendante et crédible sur l’assassinat de M. Chebeya et la disparition de M. Bazana.