Première comparution devant la Cour pénale internationale d’un soudanais accusé de crimes de guerre au Darfour

Aujourd’hui, Bahar Idriss Abu Garda, commandant rebelle au Darfour, présumé avoir tué 12 membres de la mission de maintien de la paix de l’Union africaine, blessé d’autres membres et pillé leur camp à Haskanita en septembre 2007, comparaîtra devant la Chambre préliminaire I de la Cour pénale internationale (CPI) à 15h00.

Bahar Idriss Abu Garda comparaîtra volontairement, après avoir voyagé de façon volontaire aux Pays-Bas où il est arrivé hier après-midi dans un vol commercial. Après un entretien avec son conseil, il a été conduit dans un lieu assigné par la Cour pour son séjour à La Haye. La FIDH se réjouit de la première comparution pour des crimes présumés avoir été commis au Darfour. Le commandant rebelle est le premier suspect à comparaître volontairement devant la CPI et le premier à répondre des crimes perpétrés au Darfour.

Le Procureur de la CPI a insisté sur le fait que la comparution n’aurait pas été possible "sans la coopération d’Etats africains et européens (...), en particulier les Pays-Bas, pays hôte de la CPI, le Tchad, le Sénégal, le Nigéria, le Mali et la Gambie".

"Cette coopération essentielle de pays africains illustre clairement l’engagement des Etats africains pour la CPI et la justice. Cela va à l’encontre des accusations récentes qualifiant la CPI de Cour contre l’Afrique", a déclaré Souhayr Belhassen.

La FIDH appelle tous les Etats à coopérer avec la CPI et en particulier à mettre en oeuvre les trois mandats d’arrêt contre le Président El-Béchir, Ahmed Haroun, Ministre des affaires humanitaires et récemment nommé gouverneur du Sud Kordofan, et Ali Kushaib, chef janjaouid, afin d’appliquer leurs obligations internationales et d’assurer le droit des victimes à la vérité et la justice.

Rappel

Le 20 novembre 2008, le Procureur de la CPI a présenté une requête sous scellés à l’encontre de trois commandants rebelles non identifiés qui auraient commandité l’attaque menée contre la base militaire de Haskanita. Celle-ci s’était soldée par le meurtre de douze soldats de l’Union africaine chargés du maintien de la paix et avait fait huit blessés. Les noms des deux autres commandants rebelles demeurent confidentiels [1].
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Il s’agit de la troisième affaire sur laquelle enquête le Procureur au Darfour, une situation qui lui a été déférée par le Conseil de sécurité des Nations Unies par la résolution 1593 du 31 mars 2005.

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