Nouvelle vague de répression à Cuba : la FIDH appelle à la libération des dissidents détenus.

21/03/2003
Communiqué

La Fédération Internationale des ligues des Droits de l’Homme (FIDH) est extrêmement préoccupée par la vague d’arrestations de dissidents cubains qui a été annoncée par le gouvernement le 18 mars à la télévision.

D’après la version officielle, les dissidents ont été placés en détention pour avoir rencontré M. James Cason, chef de la Section d’intérêts américains à Cuba, accusé par le gouvernement cubain de conspiration. La liberté de mouvement de ce représentant diplomatique des Etats Unis est depuis restreinte. L’agence de presse nationale a annoncé le 18 mars que " plusieurs dizaines de personnes directement liées aux activités conspiratrices menées par M. James Cason, ont été arrêtées par les autorités pertinentes et seront soumises à la justice ".

Cette nouvelle vague d’arrestations a été vivement critiquée par le mouvement des droits de l’Homme indépendant à Cuba, et notamment par Elizardo Sánchez Santa Cruz, président de la Commission cubaine des droits de l’Homme et de réconciliation nationale, ligue membre de la FIDH. Selon M. Sánchez, au cours des deux dernières semaines on a assisté à " la deuxième vague de répression politique la plus importante à Cuba ces dernières années". La première, menée contre l’opposition, s’est produite après le IXième Sommet Iberoaméricain qui avait eu lieu à La Havane en novembre 1999.

D’après cette même source, plus d’une soixantaine de personnes auraient été arrêtées ces quatre derniers jours. Il s’agirait principalement de journalistes indépendants, activistes des droits humains et membres de l’opposition. La version officielle ne serait qu’un prétexte car plusieurs des personnes détenues n’auraient eu aucun contact avec M. Cason.

Les détenus risquent d’être poursuivis sur le fondement de la loi 88, appelé " Loi de protection de l’Indépendance Nationale et de l’Economie cubaine ", qui prévoit une peine de 15 ans pour transmission d’informations aux Etats Unis d’Amérique.

La FIDH considère que ces arrestations sont arbitraires car elles sanctionnent la liberté d’expression et d’opinion. La FIDH réitère son appel aux autorités cubaines de respecter en toute circonstance la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et notamment l’article 19, sur la liberté d’expression et d’opinion et l’article 20, concernant la liberté de réunion et d’association.

La FIDH, enfin, appelle les autorités cubaines à procéder à la libération immédiate et inconditionnelle des dissidents arbitrairement arrêtés. Par ailleurs, la FIDH appelle les autorités cubaines à mettre en conformité leur législation avec les standards internationaux de protection des droits de l’Homme.

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