Mali, L’exploitation minière et les droits humains

La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) rend public le rapport d’une mission internationale d’enquête qui met en lumière les effets négatifs de la politique minière malienne pour le développement du pays.

Depuis 2003, le Mali est le troisième producteur d’or en Afrique. L’exploitation industrielle des mines d’or a suscité des espoirs énormes pour le développement économique du Mali : l’augmentation des ressources de l’Etat aurait dû avoir une influence positive sur les dépenses en matière d’éducation, de santé, d’infrastructures, etc. En outre, l’implantation d’une industrie extractive faisait espérer des effets bénéfiques pour les communautés locales.

Pourtant, l’or n’a pas permis au Mali de sortir de la pauvreté : le Mali se situe au 175ème rang sur l’échelle de développement humain (sur 177). Les codes miniers mis en place avec le soutien de la Banque mondiale encouragent l’investissement étranger en offrant aux entreprises de vastes exemptions fiscales pendant 5 ans, privant ainsi l’Etat des ressources qu’il pourrait tirer de cette activité économique, alors même que l’exploitation d’une mine dure rarement plus de 10 ou 15 ans.

« L’exploitation de l’or est un secteur uniquement destiné à l’exportation qui crée peu d’emploi et n’irrigue pas l’ensemble de l’économie. En outre, les politiques de responsabilité sociale des entreprises multinationales présentes au Mali sont souvent insuffisantes voire inadaptées, et les entreprises ne respectent pas toujours la législation nationale en matière de droit du travail, comme l’illustre le conflit entre le syndicat de Morila SA et la Somadex sur le payement des primes de rendement », a déclaré Paul Nsapu, Secrétaire général de la FIDH.

« L’Etat à la fois percepteur, actionnaire minoritaire, et régulateur public, rongé par la corruption n’a pas les moyens de contrôler les acteurs privés et de s’assurer que leurs activités contribuent a la réalisation des droits de l’Homme au Mali », a ajouté Isabelle Gourmelon, chargée de mission de la FIDH.

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